Contrairement aux temples bouddhistes à l'intérieur du pays, l'architecte de ce monastère n'a pas mis l'accent sur l'axe central ou la proportion symétrique horizontale. Il a cherché un arrangement de l'espace de manière verticale. Les différents pavillons, superposés, ont été construits sur diverses hauteurs et les chörtens sont nombreux. Pourquoi un tel style architectural ? D'abord, le monastère a été construit en tenant compte des conditions géographiques et de l'environnement. Le nivellement artificiel de pente n'était pas nécessaire. Ensuite, sous l'influence du dogme religieux, cette forme d'architecture, qui s'étend du bas vers le haut, représente trois éléments : « l'homme, la terre et le ciel ». Ce style architectural donne une impression 3D.
Le Monastère de Kumbum est également le plus important établissement de l'Institut du bouddhisme du Qinghai. Quatre courants sont représentés : école Tantrism Tantra, école Gelugpa, Kalachakra (roue du temps) et Samsāra (réincarnation) ainsi que médecine tibétaine. Les deux premiers courants sont dédiés à la formation de moines de haut niveau pour des études sur le bouddhisme. Les deux suivants forment de futurs talents dans les domaines de l'astronomie tibétaine et mongole, l'histoire et la médecine. Ces quatre courants ne délivrent des diplômes que dans un cadre très strict. Tous les jours, à 16h30, les touristes se font moins nombreux. Le monastère retrouve ainsi sa tranquillité. Assis ou debout, des moines participent au débat sur les soutras, dit « chant des soutras », dans la cour du pavillon de la médiation. Ce débat se déroule sous forme de questions-réponses. Les demandeurs peuvent faire des gestes ou même pousser des cris. Les personnes chargées des réponses ne peuvent que répondre aux questions, pas en poser. Quand un moine n'arrive pas à répondre à une question, les autres peuvent se moquer de lui. C'est une manière d'améliorer la sagesse.
Le Monastère de Kumbum est à la fois un lieu sacré du bouddhisme et un palais artistique. Il dispose de trois trésors : sculpture en beurre de yak, fresques colorées et Duixiu, une sorte de tangka.
La sculpture en beurre de yak est l'une des particularités de la vaste culture bouddhiste. Comme il fait froid dans la région du Qinghai et que le beurre de yak ne peut être fondu, les moines du monastère réalisent des sculptures vivantes et colorées. Ces sculptures ont des thèmes très variés : histoires sur le bouddhisme, les bouddhas et les personnages ainsi que sur les fleurs, les arbres, les animaux et les pavillons. Cette sculpture nécessite une technique très particulière qui demande trois mois de travail en hiver. Le soir du 15 janvier du calendrier lunaire, le monastère de Kumbum organise la fête des tormas de beurre, un grand rendez-vous des bouddhistes tibétains.