Un jeune homme, peu soigneux de son apparence, qui poussait sa mère en fauteuil roulant, avec un chien, et pas mal de sacs : cette scène a provoqué la curiosité des gens sur leur passage. Il arrivait souvent que ceux qui les ont abordés pour s'informer les encourageaient à avancer. Durant ces 100 jours, Fan Meng et Kou Minjun ont été touchés, sans cesse, par des gestes de générosité des gens : on leur offrait de l'eau, des rafraîchissements, des haricots pour lutter contre la canicule, et la cueillette de fruits maison. Des personnes, dont des férus de voyages ont aidé Fan Meng à pousser sa mère. Ce voyage à deux a suscité l'intérêt d'un plus grand public encore, après sa médiatisation.
Chen Yun, 24 ans à l'époque, est originaire de la préfecture autonome Dai de Xishuangbanna. Il était en train de discuter avec le propriétaire d'un restaurant sur le déjeuner qu'il allait partager avec Fan Meng et Kou Minjun. Grâce à un reportage télé, il avait été mis au courant de l'histoire de la mère et du fils. Parti depuis Xishuangbanna, il les a rejoints aux alentours de la ville de Yuxi, située à plus de 400 kilomètres. Il était volontaire pour les accompagner durant les dernières étapes du parcours.
On était nombreux à donner un coup de main à Fan Meng et sa mère. Cela pouvait s'expliquer principalement par le fait que Fan Meng était considéré comme un bon fils. Aujourd'hui, Fan Meng a trente fois plus de fans qu'il y a neuf mois sur son micro blog. Mais les compliments ont rendu Fan Meng un peu gêné :
« On m'a mis des étiquettes que je ne méritais pas. Je n'ai jamais pu m'y habituer. J'ai trouvé que l'on avait surévalué ce que j'avais fait. »
Si les gens disent que c'était un voyage plein d'amour, c'est aussi parce que Fan Meng a aidé, à cette occasion, des accidentés de la route. Dans la province du Hebei, il a sorti le chauffeur d'un tracteur renversé. La deuxième fois, c'était dans le Yunnan. Une moto a heurté une voiture. Les deux personnes à moto, blessés au visage et aux bras, se sont assises au bord du chemin, en attendant l'ambulance. Il pleuvait à ce moment-là. Fan Meng les a désinfectés à l'alcool, mais leur a aussi laissé son parapluie.
« Après ce voyage, le sourire est revenu sur le visage de mon fils. », a constaté Kou Minjun avec un sentiment de réconfort. Poursuivons avec le témoignage de Fan Meng :
« Avant de partir en voyage, j'étais à bout de nerfs. Mais maintenant, même si la pression que je subis est la même, je suis devenu fort, et j'ai désormais la capacité d'y résister. »
A l'heure actuelle, Fan Meng est en train d'élaborer son plan de carrière. Il nous a fait part de la plénitude que lui a apportée ce voyage particulier :
« Ce qui nous a permis d'achever cette aventure, c'est plutôt les voeux et le soutien des gens. J'y ai puisé davantage de confiance et de forces. Par ailleurs, nous nous sommes rendus compte que nombre de mes amis, de mes collègues et aussi beaucoup de personnes rencontrées sur le chemin, avaient envie de faire un tel voyage. Mais la plupart ne l'ont finalement jamais fait. Ils nous ont donc démandé d'enregistrer des notes de voyages sur mon microblog. C'est fort de leur rêve et du nôtre que je me suis retrouvé sur la route avec ma mère. Quand ma mère et moi avons finalement atteint Xishuangbanna, beaucoup de monde fut convaincus que l'on pouvait aller très loin, rien qu'à pied. »
Fan Meng a dit espérer que la fille qui leur a donné en cadeau des raisins maison pendant le voyage, emmènera également ses parents ou ses grands-parents en voyage.