Le 11 juillet 2012 au matin, Fan Meng et sa mère, assise dans un fauteuil roulant, ont démarré de Beijing, en emmenant avec eux leur petit toutou. Comme le temps passait vite ! La nuit tombait sans s'en rendre compte. Kou Minjun en a ce souvenir tout frais :
« Mon fils m'a dit qu'il s'est senti déçu, car nous nous trouvions encore à Beijing après une journée de marche. »
Fan Meng a dû monter la tente qu'il avait emmenée afin de passer la nuit. Ce n'était qu'un début. Pour éviter d'aller trop aux toilettes, Kou Minjun a fait attention à boire moins d'eau que d'habitude pendant ce voyage. De temps à autre, ils ont dû subir des intempéries. Comme Fan Meng a beaucoup marché, il avait souvent des ampoules aux pieds. Une fois, suite au passage d'un camion, il a même reçu des pierres sur la poitrine. C'est après un long moment que la douleur s'est apaisée.
Malgré toutes ces difficultés ou petits incidents, ils se sont donnés du bon temps. Fan Meng a poussé sa mère, tout au long du voyage, sauf par trois fois où ils ont pu profiter du covoiturage pour une distance de moins de 100 kilomètres. Pendant trois mois, ils ont traversé six régions chinoises : le Hebei, le Henan, le Hubei, le Hunan, le Guizhou et le Yunnan. Le 18 octobre, finalement, ils sont arrivés à la préfecture autonome Dai de Xishuangbanna, dans le sud du Yunnan. Kou Minjun :
« J'ai trouvé que Xishuangbanna était même plus belle que je l'avais imaginée. Le site mérite d'être visité. »
Cette fois-ci, Kou Minjun a pu enfin contempler des paons faire la roue. Ce qui était plus beau que les paysages, c'était néanmoins ces rencontres avec des inconnus que la mère et le fils ont faites à travers leur parcours.
«Ce voyage nous est cher, parce que nous avons récolté l'amitié et de vrais sentiments. »
A ce propos, Kou Minjun nous montre un cahier rouge, dont les feuilles sont remplies de signatures de différentes personnes. La première signature a été apposée le 11 juillet, juste le jour de leur départ. On peut aussi citer entre autres des : « Bon voyage ! », ou bien « Quelle action émouvante ! », et encore « Ce qui importe dans toute oeuvre, c'est la persévérance. ».
« Le plus petit à avoir signé est un garçon de moins de cinq ans, le plus âgé est un homme de plus de soixante ans qui faisait du vélo. »
Leur chien s'est également joint à cette joyeuse rencontre. Il a déchiré un morceau de la couverture du cahier : c'est sa propre signature.