Zhou Hua : regard sur le Tibet
  2013-03-07 10:37:46  cri

WANG YING

Ceux qui n'ont pas eu l'occasion de visiter le Tibet peuvent se rabattre sur les peintures réalistes de Zhou Hua pour découvrir cette région. Rencontre avec cette artiste du Tibet.

« Zhou Hua est une artiste peintre populaire du Tibet. Une exposition présentant ses œuvres s'est récemment ouverte à Amsterdam, aux Pays-Bas. À la fin de sa tournée en Europe, elle est retournée à Lhassa... ». À la lecture de cette brève information parue dans le journal local de Lhassa, Zhou Hua s'est mise à rire, se disant qu'effectivement, il est juste de la considérer comme une « artiste peintre populaire du Tibet ». Elle est née et a grandi à Lhassa ; c'est là qu'elle a commencé la peinture, et plus important encore, qu'elle a poursuivi dans cette voie en tant qu'artiste indépendante. Les silhouettes tibétaines sont depuis toujours au cœur de son art : elle est issue du peuple et aussi peintre représentant le peuple tibétain.

Le Tibet pour seul et unique thème

Dans ces œuvres, Zhou Hua ne peint que des personnes ou des paysages du Tibet, car durant les trente premières années de sa vie, le monde s'est limité à cette région pour elle.

Le père de Zhou Hua était également peintre. Amoureux du Tibet, il avait choisi de s'installer à Lhassa, Zhou Hua commençant ainsi sa vie dans cette région dès l'âge de quatre ans. Aujourd'hui, elle est capable de converser en tibétain avec la population locale, mais son mode de vie reste tout de même un peu différent de celui de ces gens, en particulier pour ce qui est de l'alimentation et des coutumes. Les choses ont bien changé aujourd'hui, mais au moment de son arrivée, considérée comme une personne venue ailleurs, elle ressentait toujours qu'une certaine barrière se dressait entre elle et les locaux.

Son père a été son tout premier professeur. Plus tard, elle a été admise à la faculté des beaux-arts de l'université du Tibet. Mais tandis que son père réalisait des peintures traditionnelles chinoises, elle a choisi la peinture à l'huile.

En Chine, les adolescents qui étudient la peinture commencent généralement par apprendre les théories occidentales : croquis, dessins, gouache... Il est difficile de faire comprendre à des adolescents d'une dizaine d'années les états d'âme que traduit la maîtrise du pinceau et de l'encre dans les peintures traditionnelles chinoises. C'est aussi la raison pour laquelle Zhou Hua avait choisi la peinture à l'huile. Avant l'invention de la peinture à l'huile au XVe siècle, on utilisait en Europe la technique « tempera », qui consistait à mélanger des pigments de peinture avec de l'œuf. Par la suite, le peintre flamand Jan Van Eyck avait contribué à étendre les matériaux utilisés en peinture, sa méthode devenant peu à peu une technique majeure dans l'histoire de l'art occidental.

En novembre 2012, invitée par une galerie locale, Zhou Hua s'est rendue à Amsterdam pour organiser une petite exposition personnelle, ayant pour thème « les visages du Tibet » — thème qui se retrouve dans la quasi-totalité de son travail. Dans cette exposition, cette empreinte tibétaine marquée a fasciné les Hollandais. Sans même savoir qu'il s'agissait de portraits de Tibétains, ils s'arrêtaient devant ces peintures pour les admirer, touchés par le naturel divin qui s'en dégageait.

Ce naturel, c'est exactement ce que Zhou Hua veut transmettre.

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