En des temps reculés, l'armée des Han avait besoin de chevaux et les Tibétains de thé : Ainsi naquit au XIe siècle la route du Thé et des Chevaux, un réseau commercial qui traversait les plateaux de Yungui et du Tibet. Ces itinéraires permettaient de relier le Yunnan, l'une des plus anciennes régions de production du thé au Tibet, à l'Inde, à la Birmanie, au Vietnam ainsi qu'à l'intérieur du territoire chinois du Sichuan. Cet axe commercial, qui vit transiter également de la soie et du sel, fut en usage pendant presque un millier d'années, et perdura jusque dans les années 1960, jusqu'à la construction de routes au Tibet.
Le village antique de Shuhe se trouve justement au bord de cette ancienne route du Thé et des Chevaux. M. Liu Jianqin, directeur du Musée de la route du Thé et des Chevaux de Shuhe, nous emmène d'abord sur un mont à la périférie du village. Ici se trouve un chemin serpentant dans les herbes sauvages. M. Liu :
« Voyez, il y a de grosses pierres ici. Ces pierres ont été transportées jusqu'ici au moment où l'on a construit cette route. Je dirais qu'il y a au moins 50 ans que personne n'est passé par ici. Et ça, sur cette pierre, c'est évidemment une empreinte de sabot de cheval. »