Au 3e étage du gigantesque Bazar international se trouve une grande salle de banquet. D'une capacité de 1000 couverts, un spectacle de danse et de musique est offert aux clients durant le repas. Wang Donglin, chef cuisinier du Bazar :
« Rien ne manque. Il y a ici toutes les saveurs du Xinjiang : du méchoui, des brochettes de mouton, du pain farci rôti, du riz pilaf, ou encore des nouilles et du yaourt maison. »
La soirée dure une heure et demie, un programme vraiment complet. 500 spectateurs au minimum sont accueillis chaque soir. Ha Pan, assistante du directeur de la Troupe de chant et de danse du Bazar :
« En plus des danses typiques du Xinjiang, nous présentons aussi des danses égyptiennes, turques, ouzbeks et kazakhs. La soirée se termine toujours avec le Meshrep. Il s'agit d'un rassemblement ouïgour impliquant de nombreuses traditions des arts du spectacle, tels que la musique ouïghoure, la danse, le théâtre, les arts populaires, l'acrobatie, la littérature orale et les jeux. Ce dernier programme est d'autant plus prisé par les spectateurs que les danseurs leur apprennent les pas. Imprégnés dans cette ambiance festive, ils saisissent rapidement l'essentiel de la technique de cet art, et tout le monde danse ensemble. »
En septembre dernier, le quartier de Erdaoqiao a accueilli un petit nouveau : le Centre commercial des marques turcs. Situé au 2e étage du marché de Erdaoqiao, il occupe une surface de 6000 m2, emploie plus de 90 vendeurs. Tous les distributeurs bénéficient des remboursements de taxe de la part du gouvernement de la Turquie. Sabir Bogda, le directeur de ce centre, également président de l'Association turco- ouïgoure des industriels et des investisseurs :
« Ces dernières années, les échanges entre la Turquie et la Chine se sont fait de plus en plus fréquents. Et le Xinjiang a connu un développement rapide : Erdaoqiao attire chaque année 20 millions de touristes chinois et étrangers. C'est donc une place idéale pour nos ventes. On espère qu'à partir d'ici, les produits turcs se vendront non seulement dans l'Asie centrale, mais aussi sur le marché chinois tout entier. »
Ces dernières années, davantage de jeunes originaires d'Ürümqi sont revenus dans leur ville natale après avoir achevé leurs études universitaires dans l'une des grandes métropoles chinoises. En effet, ils apprécient l'atmosphère pluriculturelle de Erdaoqiao et désormais de bonnes perspectives d'avenir s'offrent à eux.
M. Escard, de l'ethnie ouïgour, travaille comme guide auprès des touristes anglophones depuis 14 ans. Il gère lui-même à Erdaoqiao, son agence de voyages qu'il a créée avec une vingtaine de jeunes. Escard et ses collègues ont ciblé le secteur du tourisme culturel et ethnique, qu'ils connaissent parfaitement bien. Ils ont ainsi conçu des itinéraires le long de la Route de la Soie, avec notament des excurtions à Xi'an, Dunhuang et dans le Xinjiang. La culture des bazars est l'un des domaines pour lequel Escard dépense beaucoup d'énergie. Il veut en faire la promotion auprès des voyageurs.
«Nombre de personnes croient que le bazar est simplement un lieu de shopping. En fait, pour un habitant, s'il part pour un bazar surtout lors de la journée du bazar, il n'achète pas forcément, il veut plutôt éprouver une nouvelle expérience, en croissant une célébrité, ou en découvrant un truc qu'il n'a jamais vu. Si nous amenons les touristes près du gigantesque Bazar international du Xinjiang, c'est parce que nous voulons qu'ils puissent y contempler, par exemple, les constructions du style très reconnaissable du Xinjiang. Cela va leur permettre de ressentir une atmosphère différente de celle de Beijing ou de Shanghai. »