Après l'avènement de la Chine nouvelle, à Erdaoaiqo, ont été construits successivement de nouveaux batîments comme le Magasin des Ethnies et le Théâtre de la Solidarité. La réputation de Erdaoqiao a encore grandi grâce à la présence d'une zone commerciale, désormais célèbre, dédiée aux ethnies minoritaires.
C'est au début des années 1980, qu'a été inauguré le Marché de Erdaoqiao, le plus grand marché en gros et de détail du Xinjiang, spécialisé dans les produits ethniques. Durant sa période la plus prospère, il abritait quelque 660 comptoirs et plus de 1600 catégories de marchadises. C'est ce qui a permis de faire connaître une grande quantité de spécialités du Xinjiang.
Toutefois, dans les années 1990, Erdaoqiao se trouvait dans une impasse : la rue était étroite, la chaussée pleine d'ornières et poussiéreuse, et les maisons, délabrées. Car Erdaoqiao n'est pas qu'un simple centre commercial : c'est aussi le lieu où vivent en groupes soudés les minorités chinoises musulmanes telles que les Ouïgours, les Hui et les Kazakhs.
Mme Asiya Jialali est retraitée. Elle appartient à l'ethnie ouïgoure, et elle habite Erdaoqiao avec sa famille depuis trois générations :
« La rue était faite de boue épaisse. En hiver, il fallait absolument pelleter la neige. Malgré ça, on devait attendre jusqu'au mois de mai ou de juin pour voir la rue sèche. »
Une réhabilitation d'envergure du quartier de Erdaoqiao a démarré en 1999. Un projet colossal dont le budget a atteint 500 millions de yuan, financé par le gouvernement municipale d'Ürümqi.
C'est à cette occasion qu'a été construit, en 2003, le gigantesque Bazar international du Xinjiang. Le bazar, en ouïgour, désigne un marché ou un grand magasin où biens et services sont disponibles pour les clients. En cela, il ressemble au souk arabe. Les bazars, couverts ou en plein air, il en existe un peu partout dans le Xinjiang, et ils sont très prisés non seulement par les habitants de la région, mais aussi par les touristes.
Le gigantesque Bazar international du Xinjiang s'étend sur plus de 40 000 m2. C'est un batîment de style musulman, qui ressemble davantage à un grand magasin parisien qu'à un marché à ciel ouvert. Dans ses murs, environ 3000 boutiques. Sa façade extérieure combine les techniques architecturales traditionnelles et la décoration moderne. Le bazar a été conçu comme un véritable site touristique. Avec son point de vue panoramique, la plus haute tour du Xinjiang, forte de ses 80 mètres, domine les lieux. Un ascenseur, orné de reliefs propres au Xinjiang, transporte sans relâche les touristes impatients d'admirer la ville depuis ce sommet. La mise en service de ce bazar a permis de relancer l'activité commerciale du quartier de Erdaoqiao. C'est même devenu un bâtiment emblématique à Ürümqi. Car pour préserver l'identité du quartier, des politiques ont été mises en oeuvres pour accorder un accès préférentiel aux petits commerçants. Wang Jianling a été la responsable de la réhabilitation de Erdaoqiao.
« Je me rappelle qu'après la création du Bazar gigantesque, le nombre de voyageurs n'a cessé d'augmenter à Ürümqi. Au tout début, il y en avait 5 millions chaque année, et quand j'ai quitté la ville en 2010, le chiffre avait atteint 12 millions. Les commerçants et les clients étaient alors heureux et enthousiastes. »