une histoire peu connue de la ville de Zhanjiang
  2012-04-12 16:35:46  cri

Au centre ville de Zhanjiang, les passants ralentissent souvent leurs pas à la vue de la cathédrale Saint Victor. Les deux tours pseudo-gothiques de la cathédrale, la verdure qui l'entoure, les vitraux racontant les scènes religieuses, tout cela nous plonge dans un monde occidental. Construite en 1900, elle est considérée comme la trace principale de la colonisation française au début du siècle dernier. La cathédrale occupe une superficie de 600 m². Elle est toujours fonctionnelle et accueille des centaines de croyants lors de la messe du dimanche ou d'autres cérémonies.

Autres traces de la présence Française, l'ancien commissariat de police, l'ancien siège de la banque de l'Indochine, l'ancien poste de commandement de l'armée et les coqs dorés qui décorent la porte ou les façades des maisons. La fonction de ces bâtiments n'est plus la même. Pourtant on peut les distinguer facilement grâce à leur architecture.

Tous ces bâtiments se trouvent dans le centre ville de Zhanjiang, plus précisément le district Xiashan, plus connu sous le nom de Fort-Bayard pendant l'occupation française. Au début des années 80 du 19ème siècle, des navires militaires Français, naviguaient sur les eaux entre le sud de la Chine et le Nord du Viêtnam. Parmi eux, le cuirassé Bayard qui aura donné son nom à la ville. D'après ces premiers explorateurs, Zhanjiang occupe une position stratégique grâce à son port en eau profonde et hors gel. Pendant la même période, c'est-à-dire vers la fin de la dynastie des Qing, le dernier régime féodal, des puissances occidentales tentaient les unes après les autres à coloniser la Chine, ou une partie de son territoire. La France, déjà présente au Viêtnam, convoitait les régions limitrophes chinoises, qui sont le Yunnan, le Guangxi et le Guangdong.

En mars 1898, la France a formulé quatre demandes à la cour des Qing, dont la fondation d'un port Français des produits miniers dans le Guangdong. Sans avoir l'accord final de la partie chinoise, elle a désigné en Avril Kuang-Tchéou-Wan, les eaux près de Zhanjiang comme le lieu du port et envoyé tout de suite ses navires militaires pour le rendre effectif.

L'arrivée des militaires Français s'est confrontee avec la résistance du peuple et des troupes locales, ce qui est normal et loyal. A Suixi, des jeunes villageois se sont même réunis pour former une troupe civile et ont mené un combat courageux contre les envahisseurs. Malheureusement, ils n'ont pas été soutenus par leur chère patrie. En novembre de la même année, donc de 1898, la nouvelle de l'accord sur le bail de Kuang-Tchéou-Wan leur est parvenue. Selon cet accord entre le gouvernement des Qing et celui de la France, l'occupation Française se transforme en un bail de 99 ans. Zhanjiang devient le Territoire de Kouang-Tchéou-Wan, sous l'autorité du gouverneur général d'Indochine Française. Et son centre administratif est baptisé Fort-Bayard.

Mais la haine n'a pas disparu avec l'accord gouvernemental. Pour montrer leurs sentiments, des habitants locaux ont caricaturé les envahisseurs par un détail de l'architecture. Voici le témoignage de professeur Long Ming, du centre des recherches de la culture de l'Ecole Normale de Zhanjiang.

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 « La poutre soutenue par des diables était courante dans l'architecture civile de Zhanjiang. Les diables, aux visages d'hommes européens portent la poutre au dos, l'air épuisé. C'était une punition symbolique couramment vu en Chine. Là, elle témoigne de la haine contre les envahisseurs français cachée au fond du coeur du peuple. Aujourd'hui, elle fait partie de l'art et de l'histoire locale. »

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