L'Union européenne (UE) a annoncé mercredi une nouvelle assistance au développement à l'ordre de 54 millions d'euros à Madagascar, ciblant en premier lieu "la santé et l'éducation des personnes les plus fragiles".

Selon le Commissaire au développement Andris Piebalgs, " l'instabilité politique et la crise économique à Madagascar entraînent des conséquences dramatiques pour les populations". Avec les nouveaux programmes, les plus démunis de la Grande Ile en seront les premiers bénéficiaires et les jalons seront posés pour une nouvelle dynamique de développement.

L'accès à la santé sera en particulier amélioré dans les régions de la SAVA, l'Analanjirofo, le Menabe, l'Atsimo-Andrefana et l'Anosy, en formant et engageant du personnel et en rééquipant des centres de santé dans les zones les plus inaccessibles. 22 millions d'euros seront alloués à cette fin.

Dans le domaine de l'éducation, les établissements scolaires construits par les communes ne bénéficient souvent ni du personnel nécessaire ni d'une dotation en matériel. Les programmes de l'UE qui seront mis en oeuvre avec 22 millions d'euros seront axés sur la formation du personnel enseignant et administratif, le financement des indemnités de 9.000 enseignants et l'acquisition de matériel pédagogique (kits scolaires, fournitures, etc).

Le solde de dix millions d'euros sera affecté à l'appui à des organisations de la société civile, en portant une attention particulière aux associations de femmes et de jeunes. Ces organisations doivent pouvoir accroître leur influence sur les questions politiques qui les concernent directement, comme l'éducation, l'accès aux soins, la gouvernance ou la gestion des finances publiques.

L'UE comme d'autres bailleurs de fond suspendent leur aide publique au développement à Madagascar depuis 2009 à cause du changement non constitutionnel du pouvoir. Cette situation a notamment entraîné une diminution des moyens pour fournir les services sociaux de base. De plus, le pays a souffert du ralentissement de son activité économique en raison de la crise financière internationale.

Selon un communiqué de la Commission européenne, la santé comme l'éducation ont pâti de sous-investissements chroniques à Madagascar depuis la crise. La mortalité maternelle, par exemple, est de l'ordre de 500 décès pour 100.000 naissances, soit trois fois plus que l'objectif des OMD pour l'horizon 2015, établi à 165 décès pour 100.000 naissances. Dans le domaine de l'enseignement, environ 10% des enfants de l'âge de sept ans ne sont jamais allés à l'école, un enfant sur quatre ne fréquente pas l'école primaire et seulement moins de la moitié de ceux qui commencent le cycle primaire l'achèvent.