La Belgique présente un budget 2012 "de rigueur", mais "pas d'austérité aveugle"
  2011-11-28 08:37:26  xinhua
Le formateur royal d'un nouveau gouvernement fédéral belge, Elio Di Rupo, et les négociateurs des six partis politiques ont dévoilé dimanche le budget 2012, sur lequel un compromis n'avait été conclu que samedi au lendemain de la baisse de la note de la Belgique par Standard & Poor de "AA+" à "AA".

Lors d'une conférence de presse, M. Di Rupo a mis l'accent sur les mesures pour économiser 11,3 milliards d'euros dans le budget 2012. C'est un budget "responsable, juste et sérieux" avec des "mesures concrètes, sérieuses, chiffrées et des arguments motivés et détaillés", a-t-il dit. Pour Mme Laurette Onkelinx, négociatrice du Parti socialiste francophone (PS), il s'agit d'un budget "de rigueur, mais pas d'austérité aveugle".

M. Di Rupo a confirmé à cette occasion que le budget 2012 n'a pas touché à l'indexation salariale, une pratique que l'Union européenne (UE) recommande d'abandonner et que le patronat belge pointe du doigt à cause d'une spirale de l'inflation.

Il a déclaré que la Belgique aurait un déficit budgétaire à 2,8% du produit intérieur brut en 2012 et pourrait atteindre un budget équilibre en 2015.

M. Di Rupo a révélé que dans le cadre du budget 2012 et des perspectives budgétaires 2013 et 2014, la Belgique procèderait à :

- réformes structurelles fondamentales du marché du travail et des pensions ;

- réforme de la fiscalité sur les revenus mobiliers ;

- prélèvement d'une cotisation de crise de 4% supplémentaire sur les revenus issus du capital de plus de 20.000 euros sauf sur les plus-values ;

- taxation sur les stock options et augmentation de la fiscalité sur les opérations de bourse ;

- réforme du système des intérêts notionnels des entreprises pour maîtriser les coûts et lutter contre les abus ;

- renforcement de la lutte contre la fraude fiscale et sociale ;

- prélèvement d'une contribution plus importante sur la rente nucléaire ;

- augmentation de la contribution du secteur bancaire pour mieux tenir compte des risques financiers pour l'Etat belge ;

- chasse aux dépenses publiques inutiles ;

- réduction considérable du budget des soins de santé d'ici en 2015 ;

- gel des frais de personnel et de fonctionnement des administrations publiques en 2012. Il y aura des économies supplémentaires en 2013 ;

- importantes économies au ministère de la Défense, avec l'objectif d'une armée réduite en 2015 à 30.000 soldats ;

- gel des crédits pour la coopération au développement

Selon M. Di Rupo, la Belgique se trouve sous la pression de l'UE qui lui demande de présenter le budget 2012 avant le 15 décembre prochain pour contribuer au sauvetage de l'euro, sans hésiter à lui adresser des menaces de sanctions.

M. Di Rupo a aussi annoncé qu'il formerait un nouveau gouvernement belge "le plus vite possible" et "dans le meilleur délai" la semaine prochaine.

"La dynamique d'un pays, le bien-être d'un pays ne se résume pas à l'action d'un gouvernement ou d'un Parlement. Citoyens, patrons, syndicats, associations jouent un rôle essentiel. C'est tous ensemble que nous devons retrousser nos manches pour sortir notre pays de la crise", a lancé M. Di Rupo, face au regret de la Fédération des entreprises belges et à l'indignation des syndicats qui menacent d'organiser une marche importante à Bruxelles début décembre.

Commentaire