Syrie : la Ligue arabe préconise un dialogue dans un délai de 15 jours
  2011-10-17 06:08:52  xinhua

Les ministres des Affaires étrangères des pays de la Ligue arabe, réunis dimanche soir au Caire, ont appelé le gouvernment syrien et tous les partis d'opposition à tenir un dialogue au Caire, dans un délai de 15 jours.

Ils ont également décidé de créer un comité ministériel pour participer au dialogue national entre Syriens à l'issue de la réunion urgente tenue au Caire.

"Nous réaffirmons la position des pays arabes qui est d'arrêter complètement les tueries et les violences afin de préserver la paix et l'unité nationale du peuple syrien", a indiqué à la presse le Premier ministre et ministre des Affaires étangères du Qatar, Hamad ben Jasim al-Thani, qui a présidé la réunion.

Le Comité ministériel arabe sera présidé par le Qatar et réunira des représentants de l'Algérie, du Soudan, d'Oman et d'Egypte ainsi que le chef de la Ligue arabe, Nabil Arabi. Son rôle sera de communiquer avec la direction syrienne en vue de mettre fin à tous les actes de violence et de suivre les réformes menées pour répondre aux aspirations du peuple syrien, a indiqué le Premier ministre qatari.

Toutefois, la Syrie reste réservée quant à la présidence qatarie de ce comité, a-t-il ajouté.

"Il va y avoir des communications de manière urgente afin de lancer le dialogue avec le régime syrien", a souligné le secrétaire général de la Ligue arabe.

M. Arabi, qui dit avoir rencontré les différents partis de l'opposition syrienne, a indiqué qu'"un gel des relations avec le régime syrien amènerait à couper les relations avec la Syrie, ce qui affecterait sérieusement les intérêts des partis d'opposition".

Il a également déclaré que le monde arabe ne pouvait pas "garder le silence devant les violences qui ont cours à l'heure actuelle en Syrie".

Selon lui, la Ligue arabe et tous les pays arabes doivent prendre leur responsabilité et accorder la priorité de leur action à la Syrie pour trouver immédiatement une solution à la crise dans ce pays.

"Toutes les formes de tueries et de meurtres doivent cesser", a-t-il souligné.

De son côté, Ahmad Ryad, membre de l'opposition syrienne en Egypte, a dit à Xinhua, tard dimanche, qu'"il n'y a aucune possibilité de dialogue avec le régime syrien".

"La décision arabe est une conspiration contre les Syriens et l'opposition se battra pour la faire échouer", a-t-il promis.

Pour sa part, Basil al Qwesy, autre membre de l'opposition, a estimé que cette décision, bien qu'insuffisante, était la première étape pour arrêter les effusions de sang.

"Le régime syrien devrait approuver toute décision permettant de lancer le dialogue avec l'opposition", a-t-il dit, ajoutant que l'établissement d'un calendrier était une mesure positive.

Pour la direction syrienne, un tel dialogue offre une chance de s'atteler sérieusement à un règlement de la crise, selon M. Qwesy.

"Si le dialogue échoue, nous appelerons la Ligue arabe à prendre des décisions visant à protéger les civils. Nous avons besoin d'une transition démocratique du pouvoir dans la paix, par le biais d'élections", a-t-il ajouté.

La Ligue arabe a tenu une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères le 13 septembre dernier, appelant à mettre fin immédiatement à la violence en Syrie. Au cours de sa visite à Damas le 10 septembre, le secrétaire général de la ligue avait discuté avec le président syrien Bachar al-Assad des mesures de réforme visant à faire cesser les troubles en Syrie.

Le délégué permanent de la Syrie auprès de la Ligue arabe, Youssef Ahmed, a accusé les parties arabes d'incitation contre la direction syrienne, ajoutant qu'"il fallait arrêter les tromperies médiatiques de la part des chaînes arabes, lesquelles inventaient des manifestations inexistantes".

Selon les derniers chiffres fournis par l'ONU, quelque 3 000 personnes ont péri depuis que les troubles ont commencé à la mi-mars en Syrie.

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