Le changement climatique aura un impact majeur sur les disponibilités en eau pour l'agriculture (FAO)
  2011-06-10 08:37:01  xinhua
Le changement climatique aura un impact majeur sur les disponibilités en eau pour l'agriculture et sur la productivité des cultures au cours des prochaines décennies, selon un un nouveau rapport de la FAO, intitulé "Changement climatique, eau et sécurité alimentaire".

Il s'agit notamment de la réduction du débit des rivières et du rechargement en eau des aquifères en région Méditerranée et dans les zones semi-arides des Amériques, d'Australie et d'Afrique australe, régions qui souffrent déjà de stress hydrique.

En Asie, de vastes zones de terres irriguées, qui tablent sur les glaciers de haute montagne et sur la fonte des neiges pour leur approvisionnement en eau, seront également touchées, tandis que les deltas densément peuplés seront exposés à un cocktail de risques: réduction des flux d'eau, augmentation de la salinité, montée du niveau des mers.

Une accélération du cycle hydrologique de la planète est également à prévoir, car la hausse des températures augmentera les taux d'évaporation à partir des sols et des mers. Les précipitations augmenteront sous les tropiques et les latitudes plus élevées, mais elles diminueront sous les latitudes semi- arides déjà sèches et à l'intérieur des grands continents.

Il faudra planifier en prévision d'une plus grande fréquence des sécheresses et des inondations tandis que certaines zones de la planète où l'eau est déjà limitée deviendraient encore plus sèches et plus chaudes, indique le rapport.

La fonte des glaciers - qui assurent environ 40 pour cent de l'irrigation dans le monde - aura, elle aussi, un impact sur les quantités d'eau de surface disponibles pour l'agriculture dans les principaux bassins de production.

L'augmentation des températures devrait allonger la saison de croissance dans les zones tempérées de l'hémisphère nord, mais elle la réduirait presque partout ailleurs. Alliée à des taux plus élevés d'évapotranspiration, cette augmentation des températures entraînerait une régression à la fois du potentiel de rendement en eau et de la productivité des cultures.

Le rapport de la FAO se penche également sur les actions qui peuvent être entreprises par les décideurs et les agriculteurs en vue de répondre à ces nouveaux défis.

Une attention particulière doit être portée à l'amélioration de la capacité des pays à mettre en oeuvre des systèmes efficaces de "comptabilité de l'eau". Il s'agit de mesurer de manière rigoureuse l'approvisionnement en eau, les transferts et les transactions, afin d'éclairer les décideurs sur la façon dont les ressources en eau peuvent être gérées et utilisées dans un environnement de variabilité croissante.

"Dans la plupart des pays en développement, la comptabilité de l'eau est très limitée, et les procédures d'attribution sont inexistantes, ad hoc, ou mal développées", selon le rapport. " Aider les pays en développement à acquérir de bonnes pratiques de comptabilité de l'eau et à développer des systèmes robustes et flexibles d'attribution de l'eau sera la première priorité."

Selon le rapport, au niveau des exploitations agricoles, les producteurs peuvent changer leurs modèles culturaux pour pouvoir planter plus tôt ou plus tard, réduisant ainsi leur utilisation de l'eau tout en optimisant l'irrigation.

Les rendements et la productivité peuvent être améliorés en adoptant des pratiques de conservation de l'humidité des sols, notamment le labour zéro ou minimum. La plantation de cultures ayant des racines profondes permettrait aux agriculteurs de mieux exploiter l'humidité disponible dans le sol.

Des systèmes agroforestiers mixtes sont également prometteurs. Tout en séquestrant le carbone, ces systèmes offrent des avantages supplémentaires, tels que l'ombre qui réduit la température du sol et l'évaporation, une protection accrue contre le vent et une meilleure conservation des sols ainsi qu'une meilleure rétention de l'eau.

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