Dans un communiqué lu sur les antennes de la radio nationale par le porte-parole de l'armée le colonel-major Hilaire Babri, les forces de sécurité ont exhorté les populations à intensifier leur collaboration avec les patrouilles militaires.
"Le chef d'état-major des Forces de défense et de sécurité (FDS) a pris un certain nombre de mesures dans un souci sécuritaire", a- t-il révélé, annonçant séance tenante la suspension du trafic lagunaire (l'interdiction des embarcations desservant certains quartiers d'Abidjan via la lagune) sur certaines lignes "jusqu'à nouvel ordre."
Revenant sur le bilan des affrontements qui ont opposé mardi les forces pro-Gbagbo à un groupe armé non identifié, le porte- parole a fait état de sept morts du côté des "assaillants" et d'un mort et deux disparus du côté des forces de sécurité alors que des témoins évoquaient une dizaine de morts dans les rangs des forces loyales à Gbagbo.
La ville d'Abidjan connait un regain de violence ces derniers jours, notamment le quartier d'Abobo (commune pro-Ouattara) en proie à des tirs nourris à l'arme lourde depuis mardi.
Le crépitement d'armes s'est poursuivi mercredi, obligeant des habitants à fuir la zone de combat et d'autres à se terrer chez elles.
Alassane Ouattara a lancé la semaine dernière "la révolution orange à l'égyptienne et à la tunisienne" visant à faire partir du pouvoir son rival Laurent Gbagbo.
Les violences meurtrières interviennent alors que le panel des chefs d'Etat mandatés par l'Union africaine vient d'achever sa mission de médiation auprès des protagonistes de la crise post électorale ivoirienne.
Les présidents mauritanien, tanzanien, sud-africain, burkinabé et tchadien devraient se retrouver "prochainement" à Nouakchott en vue de prendre "des décisions contraignantes" pour toutes les parties.