Tibet: soulèvement pacifique ou rébellion armée?
2009-03-23 14:19:09 cri
Par Lian Xiangmin

« Le Quotidien du Peuple » a publié le 19 mars un article intitulé « Tibet : soulèvement pacifique ou rébellion armée ? » écrit par Lian Xiangmin. En voici le texte intégral :

Les Tibétains célèbrent le 50ème anniversaire de l'apaisement de la rébellion de 1959 et de la réforme démocratique. De son côté, la clique du Dalaï-lama, qui a organisé et dirigé la rébellion, a aussi célébré le prétendu soulèvement de 1959. Les événements du 10 mars 1959 à Lhassa étaient-ils vraiment un « soulèvement pacifique » ? Il n'est pas difficile de répondre à cette question, en analysant le passé.

En 1951, le gouvernement central chinois a signé avec les autorités locales l'« Accord entre le Gouvernement populaire central et le Gouvernement local du Tibet sur les mesures de libération pacifique du Tibet », en abrégé, l'« Accord en dix-sept articles ». Après la libération pacifique du Tibet, certains propriétaires de serfs au Tibet ont tenté de saboter l'« Accord en dix-sept articles » et de s'opposer au gouvernement central. En mai 1955, le Dalaï-lama, qui était en déplacement à Beijing pour participer à la première session de la première Assemblée Populaire Nationale, est rentré au Tibet. Lors de son retour, ses accompagnateurs, Chijiang Lobseng Yeshi, un lama de haut niveau, et Suokang Wangqinggele, le Kashge (gouvernement local) ou le Kashag, ont quitté le Dalaï-lama, sous prétexte de cérémonies bouddhistes, et sont allés à Tangli, dans le Sichuan, et à Ganzi. Ils ont réuni des nobles et des moines locaux, et ont encouragé des actions d'opposition à la réforme démocratique et des rébellions. Quelques mois plus tard, des rébellions ont été déclenchées dans certaines régions tibétaines du Sichuan. Et de nombreux rebelles se sont enfuis au Tibet. En 1957, une organisation appelée « Chu-bzhi-sgang-drug » a été créée par ces rebelles à Lhassa. Ils ont décidé de collecter des fonds en récoltant des dons, afin d'offrir un « trône d'or » au Dalaï-lama. Cet acte a été autorisé par le gouvernement local du Tibet. Et le Dalaï-lama a accepté ce « trône d'or ». En avril 1958, un « Accord d'Alliance » a été signé entre les chefs des rebelles, les représentants des trois plus grands temples de Lhassa, et ceux de l'armée tibétaine. En juin, l'organisation « Si Shui Liu Gang » a réuni les chefs des rebelles de 27 régions. Ils ont proclamé la création de l'armée dite « de protection de la religion » et l'ouverture de leur base d'appui à Shannan, au Tibet.

En juillet 1958, le Central Intelligence Agency, la CIA, a parachuté deux agents tibétains à Sangrizong, au Shannan, dans le Tibet. Et, le 4 novembre, 50 sacs d'armes à Zhegu. Le 26, des armes, portées par 226 animaux, ont encore été envoyées dans cette région. En janvier 1959, les deux agents de la CIA ont eu une entrevue secrète avec un assistant du Dalaï-lama, Pala Tudengweideng, à Norbu Linka, le jardin du Dalaï-lama. Et lorsque le Dalaï-lama s'est enfui en Inde, en mars 1959, il a été escorté par des hommes entraînés par la CIA.

Le 7 février 1959, le Dalaï-lama a émis le souhait d'aller assister à un spectacle au siège du commandement militaire de la région du Tibet. Le 8 mars, son assistant a téléphoné au Département du Front uni du Comité des Affaires du Tibet. Le Dalaï-lama a décidé d'aller au théâtre du quartier militaire à 13 heures, heure locale, le 1er février du calendrier tibétain (soit à 15 heures, heure de Beijing, le 10 mars). Dans la nuit du 9 mars, le Moben (le maire) du Langzixia (de la mairie) de Lhassa a suivi l'ordre du Kashag (l'autorité de l'époque) pour informer les Tibétains que les Han allaient empoisonner le Dalaï-lama pendant un repas. Ainsi, toutes les familles devaient envoyer quelques personnes à Norbu Linka pour présenter une pétition au Dalaï-lama en le priant de ne pas y aller. Le 10 mars, des habitants de Lhassa se sont massés à Norbu Linka. A environ midi, le patriote Pagbalha Suolangjiangcuo a été tué hors de son domicile devant l'entrée du Norbu Linka. Puis, son corps a été traîné dans la ville pour être exposé devant le public. Ensuite, le vice-commandant du quartier militaire Sangpo Caiwangrenzeng a été blessé à l'extérieur de la porte de Norbu Linka.

??En même temps, les rebelles ont constitué une « Assemblée populaire » à Norbu Linka, en désignant les dirigeants du mouvement d'« indépendance du Tibet » tels que Suokang. Le 11 mars, une « ligue » a été mise en place dans les temples Drepung, Sera et Gardan, à Lhassa. Dans la nuit, le Kashage a envoyé des gens donner des ordres dans toutes les régions, demandant aux forces armées de se précipiter vers Lhassa pour protéger le Dalaï-lama. Le 13 mars, les autorités dirigeant la rébellion ont utilisé l'expression « Assemblée populaire de l'Etat indépendant du Tibet » pour donner cet ordre à toute la région : « Pour lutter contre le Parti communiste chinois et réussir la lutte armée visant à l'indépendance du Tibet, tous les hommes âgés de 18 à 60 ans doivent immédiatement venir à Lhassa avec leurs armes, leurs munitions et leur nourriture, sans délai. » Le 16 mars, l'organisation a envoyé de Lhassa un télégramme confidentiel aux groupes séparatistes exilés en Inde, avec l'équipement radiophonique du consulat de l'Inde, en demandant de tenter d'obtenir des soutiens internationaux. Le matin du 20 mars, à 3h40, les forces armées de la rébellion s'en sont prises militairement aux institutions du Parti, de l'administration et de l'APL ainsi qu'aux entreprises installées à Lhassa.

??Il a été prouvé que c'était en fait une rébellion armée préméditée soutenue par les forces impérialistes, dirigée par les supérieurs des groupes séparatistes tibétains, visant à diviser la patrie et à lutter contre la réforme démocratique. Le Dalaï-lama a joué un rôle peu glorieux de cette rébellion.

??Sous un visage de paix, détenteur du prix Nobel, le Dalaï-lama ne veut pas qu'on sache la vérité sur l'année 1959. Il a qualifié de « révolte pacifique » la rébellion qui a pour objectif de protéger les intérêts des propriétaires féodaux des serfs. Cela nous a fait penser à la « protestation pacifique » appelée par le Dalaï-lama après l'événement du 14 mars dernier à Lhassa, face aux cadavres, aux blessures des victimes, aux écoles et aux magasins détruits et tous les méfaits perpétrés par les émeutiers. Nous nous demandons donc : y a-t-il des activités « non pacifiques » dans le monde ? On ignore si Pabala Suolangjiangcuo, qui est mort, et Sangpo Caiwangrenzeng, qui a été blessé lors de la rébellion du 10 mars 1959, seraient d'accord avec cette assertion du Dalaï-lama. On ne sait pas non plus si les âmes des cinq jeunes filles ? Cirenzhuoga, Yang Dongmei, Chen Jia, He Xinxin et Liu Yan ? qui ont été brûlées à mort au magasin de vêtements « Yichun » à Lhassa le 14 mars 2008, seraient favorables aux arguments du Dalaï-lama.

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