Les médias étrangers ont couvert les récentes émeutes de Lhassa et se sont intéressés à la situation au Tibet. Certains sujets diffèrent cependant de façon significative de la façon dont ils sont traités en Chine.

Voici Lhassa il y a une semaine. Ces émeutiers ont détruit des maisons et des biens. Ils ont provoqué des incendies et attaqué la police en mettant en danger la population. Certains médias ont cependant décrit les choses différemment.

Répression chinoise au Tibet, Manifestations pacifiques, Protestataires tibétains

"La question du Tibet a été largement couverte par les médias étrangers. Certains journalistes n'ont cependant qu'une connaissance limitée de la région et n'ont pas fait preuve d'impartialité."

La manifestation a-t-elle été un succès?

Le professeur Shi Anbin de l'Université de Tsinghua estime qu'une telle couverture fait deux poids deux mesures des évènements.

Professeur Shi Anbin, Université de Tsinghua

"J'ai remarqué qu'ils avaient utilisé le terme "répression" dans leur reportage sur le Tibet, mais pas pour les émeutes de Paris ou de Los Angeles, parce que leurs reportages sur le Tibet s'effectuent dans un cadre bien précis. Ils veulent identifier cela comme de la répression, sans donner de détails ou prendre du recul. Ils vont donc faire en sorte de montrer que ces gens au Tibet font une manifestation pacifique au lieu d'en faire des émeutiers. C'est la façon dont les médias occidentaux jouent sur les mots, notamment pour des pays comme la Chine, l'Irak et la Palestine, car ils sont considérés comme "les autres" aux yeux des Occidentaux. "

Durant les émeutes, la police locale a fait preuve de modération. Elle est aussi venue en aide aux blessés.

"Je ne comprends pas pourquoi les émeutiers ont tué des innocents. "

Les familles des victimes sont désespérées, alors que d'autres souffrent de blessures, comme ce médecin tibétain.

Ragdi, un fonctionnaire tibétain de longue date, a critiqué certains médias étrangers pour leur couverture sur le Tibet, indiquant qu'il était inadmissible qu'un quelconque pays ignore de tels crimes.

Ragdi, vice-président, 10ème Comité permanent de l'APN

"Certains médias étrangers ont une vision biaisée des faits et ont décrit des crimes sérieux en manifestations pacifiques, tout en dénigrant les efforts légitimes pour le maintien de la stabilité sociale pour les qualifier de répression. "

Certains ont mis en question la crédibilité des médias occidentaux sur le Tibet. Devant de telles différences, le grand public recherche la vérité.

Professeur Bob Podesta, Universitaire américain

"Un des problèmes pour les journalistes dans leurs reportages est que de nombreux médias ont leur propre vision et leur propre approche d'un sujet spécifique. On pourrai appeler cela une vision biaisée, mais en mettant tous les médias côte-à-côte, on peut avoir un vision plus complète. "

L'accès à l'information est important. Pour le moment, Lhassa est encore interdit aux journalistes étrangers pour des questions de sécurité. Leurs reportages sont donc basés sur la perception du Tibet. Avec l'ouverture progressive de la région au reste du monde, les Chinois espèrent que la lutte contre les émeutes sera mieux comprise par le reste du monde.