Succès du film d'animation chinois « Xi Yang Yang et Hui Tai Lang »
2009-03-13 15:35:52 cri
Le film d'animation « Xi Yang Yang et Hui Tai Lang » ou littéralement en français, le mouton heureux et le loup gris vise les enfants de 3 à 6 ans. Un investissement de 6 millions de Yuans, et les revenus dus aux sorties en salle ont déjà atteint les 86 millions de yuans. Un miracle pour un film de ce genre. Les gens du milieu estiment que ce succès n'est pas un hasard. Il va redonner confiance au dessin animé chinois et devrait entrainer, de ce fait, l'essor de l'industrie d'animation du pays. Wu Xiaonü est allée enquêter.

Pour les enfants chinois, les deux principaux protagonistes du film : Xi Yang Yang le mouton et Hui Tai Lang, le loup ne leur sont pas inconnus. Il y a deux ans, la série d'animation « Xi Yang Yang et Hui Tai Lang» avait été diffusée en 500 épisodes par une cinquantaine de chaînes de télévisions chinoises, et reste toujours à la tête du palmarès pour les émissions de grande écoute.

La série a réussi à créer des personnages aux caractères très distincts : l'intelligence de Xi Yang Yang, la paresse de Lan Yang Yang et l'érudition du chef du village, ainsi que la maladresse de leur ennemi juré Hui Tai Lang, le loup gris. Ce dernier n'écoute que sa femme. Tous les jours, il use de moyens pour attraper des moutons et les offrir à sa femme. Mais chaque fois, il veut faire le malin et finit par se ridiculiser. Des anecdotes ainsi faites sont très intéressantes et attirantes. De part et d'autre, on veut faire preuve d'intelligence et de courage. Comme ces anecdotes sont faites de manière très ingénieuse, elles font grand plaisir aux enfants. Ainsi, dès sa sortie, la bande dessinée « Xi Yang Yang et Hui Tai Lang », s'est vendue comme des petits pains. Un million d'exemplaires a été vendu ! Un véritable best-seller.

Grâce au succès remporté par la série « Xi Yang Yang et Hui Tai Lang », dès la sortie du film d'animation, un grand nombre d'enfants se sont rués vers les salles d'obscur pour passer un moment agréable en compagnie du loup et de l'agneau. L'ardeur dépasse largement celle des adultes. Et les petits spectateurs sont très satisfaits. Tout de suite le témoignage de Ding Dacheng, un garçon de 9 ans :  « Dans le film, on ajoute aux autres personnages existants un petit personnage, c'est le Xiao Hui Hui, le petit gris. Il est très mignon. Une fois, il fait manger à Hui Tai Lang, son papa, un agneau en bois. Je crois que ce film a pleine imagination. On fait pénétrer dans un escargot le mouton et le loup pour qu'ils se mettent en contact avec des micros tout petit. »

Le film est aimé des adultes et des jeunes. Car ce film est très ancré dans le temps ; on y traite de sujets très actuels, et les mots de l'heure sont très utilisés. Ce qui fait que dans une salle d'obscur, on entend de temps à autres des éclats de rire de la part des adultes. Pas mal de spectatrices adorent le personnage de Hui Tai Lang, le loup gris, du fait que ce dernier n'écoute que sa femme. C'est ainsi que court sur la toile une telle phrase : « Si je me marie, je veux me marier avec quelqu'un comme Hui Tai lang ». Le succès remporté par le film d'animation « Xi Yang Yang et Hui Tai Lang », suscite l'attention de divers milieux. Tout de suite le commentaire de Zhang Xiaoming, chercheur à l'Académie des Sciences Sociales de Chine : « Les consommateurs chinois du dessin animé sont aujourd'hui de bon goût, ils connaissent ce qui se passe de par le monde. En plus, ces dix et vingt dernières années, le marché du dessin animé chinois est monopolisé par des productions américaines et japonaises. Si l'on ne cherche pas à trouver de nouveaux modes d'expression, et qu'on se contente de ne parler que de ce qui concerne la Chine, on n'aura jamais de marché. »

En effet, dans les années 1950, la Chine a produit une série de films d'animation de bonne qualité. Elle bénéficiait donc d'une grande réputation et était primée au niveau international. Mais, l'offre est loin de satisfaire la demande compte tenu du nombre d'enfants en Chine, car ils sont plusieurs centaines de millions. Au fur et à mesure de l'ouverture de la Chine vers l'extérieur, des dessins animés américains et japonais ont été introduits en Chine, de sorte que les Chinois d'une trentaine d'années ont grandi avec les films étrangers.

Ces dernières années, la Chine accorde un grand soutien au développement de l'industrie d'animation. Et les professionnels du milieu ne restent pas les bras croisés non plus. Le SMG, producteur du dessin animé « Xi Yang Yang et Hui Tai Lang », a sorti en 2008 le dessin animé « Fen Yun Jue » ou en anglais, Storm Rider, dont la production a duré 5 années. Il est considéré comme la plus imposante production de films d'animation chinois 2D.

Mais « Fen Yun Jue » n'avait pas été une grande réussite commerciale, car si le film avait coûté 80 millions de Yuans au réalisateur, il n'avait rapporté que 33 millions de Yuans. Au contraire, « Xi Yang Yang et Hui Tai Lang » a déjà généré 86 millions de Yuans de recettes pour un investissement minime de 6 millions de Yuans. On écoute son producteur Chen Yingjie, à propos du succès remporté par « Xi Yang Yang et Hui Tai Lang »: « Nous nous efforçons de produire de nouveaux dessins animés. Ce qui veut dire qu'on ne doit pas se contenter de créer de nouvelles histoires, mais aussi de nouveaux modes de vente. On doit faire venir tous les enfants, de ceux en âge d'aller au jardin d'enfants et à l'école. Nous, on a bien réfléchi, en plus du film, qu'est-ce qu'on peut encore apporter aux enfants ? Lors de la sortie du film, on a conçu alors une sorte de stylo sur lequel est imprimée une scène de lutte entre le mouton et le loup. On a vendu quelque 1 000 genres de produits dérivés sur le marché, mais, seuls ceux qui se rendent au cinéma peuvent avoir ce stylo. »

Chen Yingjie nous a confié qu'il a voulu imiter le modèle commercial d'autres pays. Il a fait construire dans une quarantaine de cinémas du pays des petits jardins pour enfants, avec les personnages de Xi Yang Yang et de Hui Tai Lang. Dans les lieux publics, il a fait des distributions de petites cartes ou de calendriers aux enfants. Dans les grands magasins, des Xi Yang Yang en peluche, en ballons, ou en coussins, se sont très bien vendus.

Des professionnels estiment que le dessin animé « Xi Yang Yang et Hui Tai Lang » est un cas réussi en terme de recherche de rentabilité pour l'industrie d'animation chinoise. De la télévision à la bande dessinée, des jouets au cinéma, on a tout fait pour que les histoires qu'on raconte soient accessibles aux enfants. Et de ce fait, les séduire. Par l'intermédiaire des médias, on est parvenu à déclencher la consommation au niveau familiale. Ce qui est bénéfique pour l'industrie d'animation et le cinéma chinois en général et pour le secteur du dessin animé en particulier.

En outre, poussé par une série de politiques favorables, en 2008, la Chine a produit au total 16 films d'animation dont la technique de production s'est nettement améliorée. Celle de « Fen Yun Jue » est bien en mesure de concurrencer les grands films d'animation des pays européens et américains. On écoute tout de suite Zhang Hongsen, directeur adjoint de Bureau du cinéma relevant de l'Administration d'Etat de la radio, de la télévision et du cinéma :  « On ne cesse de varier les sujets de création. Jadis, ils portaient principalement sur les contes chinois. Mais en plus de la culture traditionnelle, on doit aussi faire face aux sujets actuels, voire aux fictions. Aujourd'hui, les dessins animés chinois se distinguent, du fait qu'on sait les mettre dans l'esprit du temps, surtout au niveau esthétique, pour répondre au goût du jour. »

Pour les uns, le développement de l'industrie d'animation n'est pas empêché par la pénurie de créateurs, mais, d'exploitants. Et pour les autres, seul le fait de populariser l'art du dessin animé permettra de développer cette industrie. Quoi qu'il en soit, la réussite du film d'animation « Xi Yang Yang et Hui Tai Lang », est de bonne augure. Pour les producteurs de ce film, ils espèrent bien qu'un jour, leur production puisse rivaliser avec celle de Disney, et finisse par s'imposer sur le marché international.

(Yannine)

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