Tibet : l'émancipation des serfs, « grande victoire des droits de l'homme », jugent des experts
2009-03-18 19:13:35 cri



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Alors que la Chine fête actuellement les 50 ans de la réforme démocratique au Tibet, commencée en 1959, un colloque avait lieu mercredi à Beijing. Un événement organisé par le Centre chinois de recherche en tibétologie. Une centaine d'experts, de chercheurs et de Tibétains témoins des bouleversements provoqués par la réforme démocratique, y ont participé. Au menu des discussions, notamment, la place de la réforme démocratique dans l'histoire des droits de l'homme au niveau mondial, et la signification de cette réforme démocratique par rapport au développement de la société tibétaine. Pour les experts, au final, le principal acquis de la réforme démocratique aura été l'émancipation du million de Tibétains qui étaient, avant la réforme, réduits au servage. C'est, pour les experts, une grande victoire pour la cause des droits de l'homme au Tibet.

Le Tibet est, on le rappelle, une partie du territoire chinois depuis des siècles. Deux ans après la fondation de la République populaire de Chine, en 1951, le gouvernement central signait avec le gouvernement local tibétain un accord sur la libération pacifique du Tibet. Au vu de la réalité qui était celle du Tibet de l'époque, la réforme du système politique tibétain n'a alors pas été entreprise immédiatement.

Mais en mars 1959, le clergé et l'aristocratie tibétaine, dans un mouvement réactionnaire, et avec à leur tête le Dalaï-lama, ont déclenché un soulèvement armé, tentant de maintenir perpétuellement la théocratie et l'esclavage. Après avoir contré cette rébellion, le gouvernement central a commencé à mener une réforme démocratique au Tibet, en commençant par mettre fin au système d'esclavage qui avait été mis en place par les dirigeants de l'ancienne théocratie. Un million de serfs ont alors pu être émancipés.

Lors du colloque de mercredi, un expert a rappelé qu'avant la réforme démocratique, 90% de la population tibétaine était constituée de serfs et d'esclaves. Des hommes et des femmes qui étaient considérés par les propriétaires de serfs comme de simples objets ayant la faculté de la parole. Ils étaient vendus ou achetés au gré des humeurs de leurs propriétaires et étaient dépourvus de toute liberté.

Wang Gui est un tibétologue aujourd'hui âgé de plus de 70 ans. Il a travaillé et vécu au Tibet de 1950 à 1981. Il se souvient de la vie au Tibet avant la réforme démocratique. Des conditions de vie qu'il décrit en citant un proverbe local :

« Trois couteaux frappaient les serfs : les corvées, les impôts et les intérêts des prêts, trop élevés. Les paysans d'alors avaient alors trois options : l'exode, l'esclavage ou la mendicité. »

Tenzin Chepa est un autre tibétologue. Pour lui, la réforme démocratique a entraîné des bouleversements au niveau de la société tibétaine. Des changements qui ont permis de faire progresser les droits de l'homme au Tibet, explique-t-il :

« Ces 50 dernières années, le gouvernement central a fourni au Tibet des ressources humaines, financières et matérielles afin d'entamer la modernisation d'une région qui manquait de tout. Lhassa, qui comptait il y a 50 ans d'innombrables mendiants, est devenue aujourd'hui une ville moderne, forte de 500 000 habitants. L'enseignement, au Tibet, a permis de former un grand nombre de cadres, d'officiers, d'ingénieurs et d'artistes tibétains. Un système d'enseignement moderne, avec des écoles primaires, secondaires et des établissements d'enseignement supérieur, a été mis en place. Le niveau culturel de la population tibétaine s'est également sensiblement élevé. Les oeuvres d'art traditionnelles, comme les Tangkas, ou encore l'opéra tibétain, font l'objet d'une politique de protection. »

Cinquante ans après le début de la réforme démocratique, le Tibet aura donc connu d'énormes changements, aussi bien sur le plan politique, économique, que culturel. Les agriculteurs et pasteurs, qui n'avaient auparavant pas de revenus, gagnent désormais en moyenne 3 000 yuans par an. Un peu plus de 330 euros. Du côté de l'espérance de vie, elle a pratiquement doublé en un demi-siècle. Elle était de 35,5 ans dans les années 50. Elle est aujourd'hui de 67 ans.

Sous l'économie de marché socialiste, l'économie tibétaine s'est développée sans accroc. Les Tibétains d'aujourd'hui travaillent dans de nombreux secteurs d'activité : certains cultivent leurs champs, d'autres font paître leurs troupeaux... Mais le Tibet, ce sont aussi des entrepreneurs, qui montent des entreprises, qui font des affaires, ou encore des gens qui partent travailler dans d'autres provinces. Bref, qui gagnent leur vie, par leur travail. Le témoignage de Sonam Dradul. Il est âgé de 62 ans et il habite Lhassa : 

« Je tiens une boutique dans le quartier. Je ne fais pas partie des familles riches. Je fais moi-même mes vêtements, aussi. La vie des Tibétains s'est beaucoup améliorée. Les jours fériés, ils mettent de beaux habits, qu'ils viennent d'acheter. Mes affaires vont bien. On est trois, dans la famille, et on habite dans une maison de plain-pied, de style tibétain. Mon enfant fait des études. On n'a pas de souci, ni pour la nourriture ni pour l'habillement. Moi qui, il y a 50 ans, n'avait aucun droit, je suis forcément très satisfait de ma vie d'aujourd'hui. »

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