Revirement de l'opinion irlandaise à l'égard du Traité de Lisbonne
2009-02-17 16:28:51 cri



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Les résultats du dernier sondage effectué en Irlande ont été rendus publics lundi 16 février : c'est la première fois que plus de 50% des sondés se déclarent favorables au Traité de Lisbonne. Des analystes ont indiqué que ce revirement d'opinion par rapport à l'intégration européenne est dû à la dégradation incessante de la situation économique de ce pays. Si cette tendance se poursuivait, le Traité de Lisbonne, qui avait été rejeté en Irlande, serait adopté lors d'un second référendum.

Le journal The Irish Times a effectué les 9 et 10 février un sondage en face à face sur un échantillon de 1 000 électeurs des 43 circonscriptions. 51% des sondés voteraient en faveur du Traité, un chiffre en augmentation de 8% par rapport au sondage précédent, qui date de novembre. 33% des personnes interrogées se sont déclarées contre le Traité, un chiffre en baisse de 6%, et les indécis sont 16%, soit un chiffre en baisse de 2%.

A la question « Est-il plus favorable pour l'Irlande qu'elle soit membre de l'Union européenne dans cette période de crise économique ? », 80% des sondés ont répondu oui. Le ministre irlandais des Affaires européennes Dick Roche a indiqué que le changement d'attitude du public est essentiellement dû au marasme économique, car « de plus en plus nombreux sont les Irlandais qui ont pris conscience que l'avenir du pays dépend de perspectives liées à l'Union européenne. »

Rappelons que, lors du référendum organisé en juin dernier, 53,4% des Irlandais se sont prononcés contre le Traité et 46,6%, pour. Le Traité de Lisbonne, après le Traité constitutionnel de l'Union européenne, avait ainsi été rejeté, et le processus d'intégration européenne avait subi un sérieux revers. Lors du sommet de l'Union européenne de décembre dernier, les dirigeants européens avaient décidé de faire une série de concessions en échange de l'organisation d'un nouveau référendum en Irlande. C'est dans ce contexte que ce sondage a été effectué en Irlande. Comme le parlement tchèque n'a pas encore ratifié le Traité, qui attend aussi une signature des présidents polonais et allemands, l'évolution de l'opinion publique irlandaise est importante, puisque l'Irlande est le seul Etat membre de l'Union européenne qui recoure au référendum pour ratifier le Traité. C'est aussi le premier pays qui avait dit non au Traité.

De nos jours, les principaux partis politiques d'Irlande, comme par exemple le Fianna Fail, le plus grand parti au pouvoir, et le Fine Gael, le plus grand parti d'opposition, se sont tous déclarés en faveur du Traité de Lisbonne. Compte tenu de cette évolution de l'opinion en faveur du oui, le gouvernement irlandais a jugé qu'il est urgent de décider la date du second référendum. L'Union européenne et le gouvernement irlandais sont convenus de l'organiser avant la fin du mois d'octobre, c'est-à-dire avant l'expiration du mandat de la Commission européenne. Le ministre irlandais de la Défense Willie O'Dea a révélé que le gouvernement irlandais examinait actuellement la possibilité d'anticiper l'organisation du second référendum. Selon la presse irlandaise, il est probable que ce référendum se tienne le 5 juin, date de l'élection des députés européens.

Le parti d'opposition Fine Gael, quant à lui, s'oppose explicitement l'anticipation du référendum. Son dirigeant, Enda Kenny, a affirmé que ce serait une « grave erreur » d'organiser deux importants scrutins le même jour, car le débat nécessaire sur le Traité de Lisbonne serait éludé par l'élection des députés européens, et des candidats opposés au Traité pourraient ainsi plus facilement atteindre leur but. Enda Kenny a appelé le Premier ministre Brian Cowen à annoncer clairement que le référendum aurait lieu en octobre, afin d'apaiser le conflit actuel. Dans le même temps, des divergences se sont déclarées au sein du parti Fine Gael. Le député européen Col Burke a invité le gouvernement à anticiper en avril le référendum, au lieu d'attendre jusqu'à l'automne. Il a déclaré que, vu le contexte économique actuel, l'Irlande a plus besoin du soutien de l'Union européenne qu'à n'importe quel moment.

Face à de multiples suppositions et controverses, un porte-parole du gouvernement irlandais, qui souhaite garder l'anonymat, a déclaré le 16 que le gouvernement devait encore examiner les engagements pris par l'Union européenne à l'égard de l'Irlande à propos du Traité de Lisbonne afin de vérifier leur fiabilité et d'éviter tout litige juridique qui pourrait surgir à l'avenir. En parallèle, a-t-il ajouté, le gouvernement a besoin de temps pour expliquer la situation aux électeurs. Et, toujours selon ce porte-parole, dès que la date du référendum sera arrêtée, le gouvernement la publiera sans attendre.

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