La FAO appelle à une intégration africaine pour juguler la crise alimentaire
2008-06-17 20:19:29 xinhua
L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a appelé les pays africains à accélérer le processus d'intégration régionale afin d'enrayer le déclin de leurs revenus dégagés des échanges des produits agricoles et d'éviter une aggravation de la crise alimentaire sévissant actuellement sur le continent.

Le déclin des revenus tirés des échanges des produits agricoles est en effet une conséquence de la fragmentation des marchés africains aux niveaux des sous-régions et des pays, ont indiqué les experts de la FAO qui sont actuellement à Nairobi pour participer à la 25e Conférence régionale pour l'Afrique (ARC).

"Les écarts entre la production et la demande régionale et nationale sont de plus en plus comblés par les produits importés en dehors de l'Afrique, même en cas d'existence d'exédents échangeables sur le continent", a souligné la FAO dans son rapport publié lors de la conférence.

Les dépenses africaines dans les importations céréalières connaîtront cette année une hausse de plus de 50%, alors que des pays africains, tels que la Côte d'Ivoire, le Sénégal et le Nigeria, faisant partie des plus grands importateurs de riz au monde, seront les plus touchés par la flambée des prix alimentaires, car leurs principaux exportateurs, les pays de l'Asie du Sud-Est sont confrontés actuellement au même problème, a prévu la FAO.

Cette situation s'envenimera par la volatilité des prix énergétiques, qui entraîne l'augmentation des coûts de transports, ont mis en garde les experts, ajoutant que le plus pauvre continent du monde est en proie à une crise alimentaire provoquée par l'envolée des prix énergétiques et des denrées.

Dans le but de renforcer la compétitivité du marché africain, la FAO a proposé de créer une zone de libre-échange en Afrique, qui facilite la libre circulation des produits stratégiques à travers les frontières nationales et maintienne une large marge de profit.

Selon la FAO, pour faciliter la sélection des produits qualifiés pour être échangés au sein de la zone, le continent africain doit tout d'abord mettre en place un panier d'aliments dans lequel tous les produits sont pondérés en fonction de leur consommation et contribution aux revenus tirés des échanges extérieurs des pays producteurs.

La proposition de la FAO intervient alors que trois blocs commerciaux régionaux ont avancé une motion destinée à établir le plus grand marché commun du continent.

Consolider la sécurité agricole et alimentaire est en tête de l'ordre du jour de la conférence de cinq jours qui a commencé lundi à Nairobi.

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