Selon une source de l'armée américaine en Irak, quatre soldats américains ont trouvé la mort le 23 mars à Bagdad dans un attentat. Le nombre des militaires morts en Irak a ainsi franchi le cap des 4000 depuis le déclenchement de la guerre en 2003.

La porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino, a déclaré le lendemain que le Président George W. Bush, consterné par la tournure des événements, a dit déploré grandement la mort des 4000 militaires américains au combat. Le président Bush a néanmoins laissé entendre qu'il portait l'entière responsabilité du déclenchement de la guerre, tout en rappelant portant qu'elle devra se poursuivre et ce jusqu'à la victoire finale.

Dans un discours que le Président Bush a prononcé la semaine dernière lors du 5ème anniversaire du déclenchement de la guerre en Irak, il a reconnu que la facture de ses décisions était très salée, sans toutefois manifester aucune volonté de changer la politique américaine à l'égard de l'Irak. Il a rappelé que le renversement de l'ancien régime de Saddam Hussein était une juste cause, tout en ajoutant que la stratégie militaire américaine en Irak avait portée ses fruits. Depuis le début de l'an dernier, les stratégies américaines avaient été couronnés de succès. Par conséquent, la politique américaine actuelle sera poursuivie jusqu'à la victoire absolue.

Toutefois, les dernières statistiques montrent que la situation de la sécurité intérieure s'avère un problème toujours très sérieux au pays. Selon les statistiques publiées par le Pentagone, le nombre de morts et de blessés graves américains était à la hausse depuis la fin de 2007. En décembre dernier, 14 soldats américains sont morts en Irak et ce chiffre s'est élevé à 34 en janvier. En février, 25 militaires ont trouvé la mort et 26 autres ont connu le même sort. Un bilan qui ne semble pas s'amoindrir. Sur une période inférieure à quatre mois, le nombre des morts américains a totalisé 99. Qui plus est, un reflux d'attentats terroristes a été signalé sur le territoire irakien. On a enregistré une augmentation de 30% entre les mois de janvier février du nombre d'individus morts dans des attaques sanglantes. À titre d'exemple, le 23 mars, quatre soldats militaires ont été tués et au moins 50 Irakiens ont perdu leur vie dans une série d'attentats et d'explosions dans différentes régions du pays et 60 autres en ont été blessés.

À l'occasion du 5ème anniversaire de l'invasion américaine en Irak, plusieurs manifestations anti-guerre ont été organisées aux États-Unis. À Washington, la capitale, et ailleurs au pays les protestants ont envahi les rues. Les opposants de la guerre ont appelé l'administration américaine à retirer les troupes américaines de l'Irak dans les plus brefs délais afin de mettre un terme à cette guerre qui dure depuis trop longtemps et qui a sérieusement fustigé les peuples irakien et américain. Selon la presse américaine, plus de 600 manifestations anti-guerre ont été organisées à travers 50 États et la région de Washington (DC).

Dans un discours hebdomadaire prononcé le 22 mars, le Parti démocrate a invité l'administration Bush à changer sa politique envers l'Irak et à effectuer une évaluation du prix et des conséquences de cette guerre déclenchée par les États-Unis. Le candidat présidentiel démocrate, Barek Obama, a fait remarquer que cette guerre a englouti plus de 1000 milliards de dollars. Elle a provoqué une détérioration de la sécurité intérieure, une récession de l'économie et a terni l'image des États-Unis au niveau international. La seconde candidate démocrate à la présidence, Hillary Clinton, a insisté, quant à elle, sur l'impossibilité de gagner la guerre au Moyen-Orient, en soulignant que les moyens militaires ne résoudraient certainement pas le problème. Elle s'est engagée par ailleurs à rappeler les troupes américaines dans un délai de 60 jours si elle était élue.

Le 20 mars 2003, les États-Unis déclenchait une « guerre préventive » contre l'Irak accusant le pays de posséder des armes de destruction massive. Depuis cinq ans, la situation s'est agitée et les violences ne cessent d'augmenter en Irak. Selon les statistiques des autorités concernées, cette guerre a coûté la vie à 660.000 Irakiens, dont 99% sont des civils. Du côté américain, le bilan ne fait que s'alourdir. Hormis les 4000 morts, le nombre des blessés a atteint près de 30.000 chez les militaires américains, sans parler des perspectives d'avenir incertaines de cette guerre pour les États-Unis.