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Le ministre israélien des Affaires étrangères, Tzipi Livni, et l'ancien Premier ministre palestinien, Ahmed Qureia, ont eu lundi un entretien à Jérusalem. Cet entretien a notamment porté sur le statut de Jérusalem, le retour des réfugiés palestiniens et la frontière du futur Etat palestinien, autrement dit, sur l'enjeu des problèmes et l'origine du conflit entre les deux parties. C'est la première fois que la Palestinien et Israël ont abordé des problèmes essentiels depuis le redémarrage des négociations de paix en décembre dernier.
L'entretien a duré plus de deux heures. Les deux parties ne sont parvenues à une seule identité : Désormais, une réunion hebdomadaire se tiendra régulièrement et on fera de l'impossible pour ne pas révéler aux médias des détails de pourparlers en vue de leur épargner des perturbations.
Cet résultat improductif n'est pas inattendu d'autant plus que les deux parties viennent d'aborder l'enjeu des problèmes. L'antagonisme palestino-israélien au sujet des problèmes essentiels remonte très loin et leur solution s'avère très complexe du fait qu'elle touche aux intérêts généraux et fondamentaux des deux parties. Pour briser l'impasse dans lequel s'étaient enlisés les pourparlers palestino-israéliens, le président américain, George. W.Bush, vient d'effectuer une tournée au Proche-Oirent. Durant son périple, le président Bush a appelé les deux parties à accélérer les négociations sur les problèmes essentiels afin de pouvoir parvenir à un accord avant le terme de son mandat. Toutefois, la prise de position de l'administration américaine sur ces sujets n'a pas pu aplanir les divergences entre la Palestine et Israël, et ces deux derniers n'ont pu trouver non plus des règles précises et claires auxquelles ils peuvent se référer. Ont surgi alors inéluctablement des vues divergentes, similaires à celles sur les objectifs de négociations d'avant la conférence internationale de paix sur le Proche-Oirent à Annapolis, aux Etats-Unis. Selon une source israélienne, le projet que préconise le Premier ministre Ehud Olmert vise à conclure avec la partie palestinienne un accord cadre sur la création de l'Etat palestinien mais cet accord ne serait mis en application tant que la sécurité d'Israël sera assurée par la partie palestinienne. Quant au dirigeant palestinien, Mohamoud Abbas, il souhaite que les deux parties parviennent à un accord de paix final, qui lui permettra de proclamer la fondation de l'Etat palestinien à la fin de 2008, date butoir qu'avait fixée le président Bush. Dans les circonstances actuelles, les deux parties ont toujours des litiges sur l'objectif et les règles de discussion, il va de soi que le premier entretien n'a pas pu aboutir à des résultats encourageants.
En second lieu, les dirigeants des deux parties ont l'un comme l'autre des « préoccupations incontournables ». Le Premier ministre Olmert subit des pressions sous les deux aspects. La formation politique Yisrael Beiteinu ( Israël, notre foyer) qui fait partie de l'alliance de l'exécutif menace toujours de se retirer du gouvernement de coalition si ont lieu des négociations sur des problèmes essentiels. D'autre part, La Commission spéciale chargée d'enquêter le conflit qui avait opposé en 2006 Israël au Hezbollah du Liban rendra public le 30 janvier son rapport final. Tout cela affecte directement plus ou moins la subsistance du gouvernement Olmert. Du côté palestinien , la capacité de contrôle du président Abbas dans la Bande de Gaza demeure toujours assez faible, l'assemblée des opposants qui se tiendra très prochainement en est une preuve. Ces derniers temps, la Syrie a donné le feu vert pour la convocation d'une rassemblée à Damas en Syrie, qui réunira plusieurs factions palestiniennes dont le Hamas (Mouvement de résistance islamique), le Djihad ( Organisation de guerre sainte islamique) et le Front populaire pour la Libération de la Palestine. Cette réunion se penchera notamment sur la situation politique intérieure en Palestine et le remaniement de l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine). Des officiels de haut rang qui travaillent dans l'entourage de M.Abbas redoutent que des oppositions comme le Hamas essaient de constituer un organisme semblable à l'OLP à travers cette assemblée et de substituer, grâce à l'appui de cet organismes nouvellement constitué, à l'actuel gouvernement de transition et de compromettre ainsi la position dirigeante du président Abbas et de l'OLP.
En analysant ce qui précède on a toute raison de prévoir qu'en dépit du démarrage des négociations sur l'enjeu des problèmes palestino-israéliens sous la pression américaine, aucune percée importance majeure ne sera enregistrée dans un proche avenir pour ces pourparlers. |
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