L'Iran sort grandi de la Conférence au sommet de la mer Caspienne
2007-10-17 17:12:58 cri

La 2e Conférence au sommet de la mer Caspienne s'est achevée, mardi soir, à Téhéran, capitale iranienne. En dépit de sa courte durée, cette réunion a revêtu une signification particulière pour l'Iran. En effet, Téhéran a bénéficié du soutien des pays riverains de la Caspienne concernant son dossier nucléaire. L'occasion pour le gouvernement d'Ahmadinejad de constater les prises de position claires de la Russie sur ces questions d'importance majeure.

Ce sommet a réuni, outre le président Mahmoud Ahmadinejad, les présidents de quatre autres pays : la Russie, le Kazakhstan, le Tadjikistan et l'Azerbaïdjan. Dans la déclaration de Téhéran, adoptée à l'issue de la réunion, les participants s'engagent à soutenir le droit de l'Iran à l'énergie nucléaire, conformément aux traités internationaux et aux institutions concernées. Toujours selon cette déclaration finale, les cinq pays riverains de la mer Caspienne s'engagent également à ne permettre à aucun pays tiers l'utilisation de leur territoire pour une agression ou des frappes militaires contre l'un d'eux.

Des observateurs estiment que cette prise de position est particulièrement réconfortante pour Téhéran. Car, ces derniers temps, des rumeurs persistantes circulaient. Elles laissaient entendre qu'une attaque américaine contre l'Iran via l'Azerbaïdjan pourrait avoir lieu. L'adoption de cette déclaration a donc évidemment rassuré l'Iran en proie à cette éventuelle menace. D'ailleurs, le gouvernement iranien s'est dit très satisfait de cette déclaration.

Au cours d'une conférence de presse conjointe, organisée à l'issue de la signature de ce document, Mahmoud Ahmadinejad a souligné qu'il s'agissait du premier document politique signé par les cinq pays. Et qui, toujours selon le chef d'Etat iranien, est censé représenter le plus grand acquis de cette conférence. Il a également ajouté que la déclaration finale s'apparentait à un tournant : elle permettra de consolider l'amitié, d'accroître la confiance mutuelle et de développer la coopération entre les pays de cette région. « Ce texte est la base d'un programme devant aboutir à la sauvegarde de la paix et de la stabilité de cette zone, à la garantie des intérêts politiques des divers pays ainsi qu'au règlement des problèmes régionaux », a affirmé le président iranien.

Mais ce qui a vraiment réjoui l'Iran, c'est qu'au cours du sommet, la Russie s'est clairement positionnée face à deux dossiers particulièrement importants pour lui.

Tout d'abord, lors de la conférence de presse, le président russe, Vladimir Poutine, a relevé que la Russie soutenait l'utilisation par l'Iran de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Mais aussi que les deux pays allaient coopérer dans de nombreux domaines. Rappelons que les cinq pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne entameront des consultations au sujet de la question nucléaire iranienne à la mi-novembre. A cette occasion, les participants devraient décider s'il est nécessaire d'imposer ou non à l'Iran des sanctions encore plus sévères. Et ce afin de le forcer à appliquer les résolutions émises par les Nations Unies et lui demandant de cesser ses activités d'enrichissement d'uranium.

Devant la déclaration de Vladimir Poutine, le gouvernement iranien se sent plus ou moins soulagé. Et pour cause, il est désormais évident pour lui que l'affaire ne s'est pas dégradée à un point tel que la situation en soit irréparable.

Ensuite, comme le prédisaient de nombreux médias, le président Poutine et son homologue Ahmadinejad ont profité de cette conférence pour s'entretenir au sujet de la centrale nucléaire de Bushehr. Et le président iranien a obtenu une réponse satisfaisante.

S'adressant à la presse iranienne, le président Poutine a d'ailleurs indiqué que le retard pris dans la construction de cette centrale n'était pas d'ordre politique, mais économique et technique. Initialement construite par les Allemands, elle comporte des équipements obsolètes. Des équipements qu'il va falloir changer. C'est ce facteur, essentiel, qui entrave l'achèvement des travaux et sa mise en service. Des techniciens iraniens et russes tentent, actuellement, d'y remédier et de solutionner d'autres facteurs incertains. Vladimir Poutine a, par ailleurs, laissé entendre que son pays honorerait ses engagements et livrerait le plus tôt possible la centrale Bushehr à l'Iran. Bien entendu, des réserves sont de mise. « La Russie, a-t-il ajouté, ne livrera des combustibles nucléaires que trois mois avant la mise en service de la centrale. » Et ce, conformément aux stipulations de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Il a aussi exigé, en contrepartie, que l'Iran retourne à la Russie le combustible nucléaire utilisé pour retraitement. Une précision devant dissiper le scepticisme et l'inquiétude de la communauté internationale à l'égard du programme nucléaire iranien.

Bref, l'Iran a vraiment tiré avantage de ce sommet des états riverains de la mer Caspienne. Du moins, ne se sent-il plus isolé face aux pressions croissantes qu'exercent les pays occidentaux dans l'affaire du nucléaire iranien.

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