Condoleezza Rice pour un dialogue israélo-palestinien approfondi
2007-08-03 17:17:27 cri

Condoleezza Rice s'est prononcée, jeudi en Cisjordanie, en faveur d'un dialogue approfondi entre Israël et les Palestiniens sur les modalités de création d'un futur Etat palestinien.

La secrétaire d'Etat américaine, qui avait rencontré la veille les dirigeants israéliens à Jérusalem, achève une visite de quatre jours au Proche-Orient où elle a obtenu l'accord tacite de l'Arabie saoudite pour la tenue, avant la fin de l'année, d'une conférence de paix. "Je soulignerai qu'une fois encore le Premier ministre (israélien) Ehud Olmert s'est dit prêt à discuter des étapes fondamentales qui conduiront à l'établissement d'un Etat palestinien", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, "Et je crois qu'il devrait y avoir un approfondissement du dialogue entre les Palestiniens et les Israéliens sur tous les aspects du processus de fondation d'un Etat palestinien."

Le négociateur en chef palestinien Saëb Erekat a indiqué jeudi que les Palestiniens souhaitent que la secrétaire d'Etat américaine puisse aider à la reprise des négociations sur le statut définitif entre Israël et les Palestiniens. "Les Palestiniens cherchent à atteindre deux objectifs. L'un d'eux est de fixer un thème phare pour la prochaine conférence internationale de paix initiée par le président américain George W. Bush", a confié M. Erekat à des journalistes à Ramallah.

Le deuxième objectif que les Palestiniens souhaitent atteindre, à l'occasion de la visite de la représentante américaine dans la région, est "la relance des négociations sur le statut définitif avec les Israéliens", a-t-il poursuivi. "Nous avons eu assez d'initiatives de paix et nous n'en voulons pas plus. Tout ce que nous attendons de Mme Rice est qu'elle puisse aider à mettre en oeuvre ces initiatives", a dit M. Erekat. "Nous attendons une position arabe commune, pour le cas où ces pays prendraient part à la conférence internationale de paix".

Abbas lui a assuré qu'il s'efforçait d'améliorer la sécurité dans les territoires palestiniens. Avant de signer un accord aux termes duquel les Etats-Unis consacreront 80 millions de dollars au renforcement des forces de sécurité d'Abbas en Cisjordanie, ce dernier a déclaré: "Nous poursuivons nos efforts pour améliorer la situation en matière de sécurité." "Nous voulons un Etat palestinien et la sécurité", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis font pression sur les deux camps pour qu'ils abordent les questions les plus sensibles en vue de la création d'un Etat palestinien, et notamment celle des frontières de ce futur Etat. "Au final, il faudra résoudre la question des réfugiés, des frontières et de Jérusalem", a estimé Rice à son retour.

"Je ne veux pas présumer de ce dont ils vont parler. J'ai été impressionnée par le sérieux des deux hommes à vouloir vraiment faire avancer l'idée d'une solution à deux Etats", a-t-elle ajouté.

Abbas voudrait entamer les négociations sur le "statut final" - concernant l'avenir de Jérusalem, les frontières et le droit au retour des réfugiés -, mais Israël rechigne à s'engager à ce stade. Des responsables israéliens évoquent, pour leur part, l'adoption - en concertation avec Abbas - de "principes" pour l'établissement d'un Etat palestinien.

La ministre Livni a fait remarqué que « de toutes façons, Israël refusera de discuter lors de la conférence des principaux sujets du conflit : les frontières, les réfugiés et Jérusalem ». Selon Livni, « C'est l'occasion de parler avec Abou Mazen et le gouvernement palestinien, mais je ne veux pas donner de détails sur l'ordre du jour. Nous mettrons sur la table ce qui est important, mais il y a des cas où il n'est pas judicieux de parler ouvertement de sujets sensibles »?

Les commentateurs ne cachent pas leur pessimisme quant au succès de l'initiative américaine, alors même que les territoires palestiniens sont partagés entre les islamistes du Hamas, qui ont pris le contrôle en juin de la bande de Gaza, et les laïcs du Fatah, dont les forces dominent la Cisjordanie.

Lors de leur première entrevue depuis que le Hamas a pris le contrôle de Gaza, Olmert avait prié mercredi son interlocutrice de "laisser de côté" les islamistes palestiniens. Olmert a dit à Rice qu'il faut « laisser le Hamas en dehors du terrain », pendant qu'Israël examine les possibilités d'une coopération avec les Palestiniens et même la renonciation à des territoires en Judée-Samarie. D'ailleurs, si Abbas se rapproche de Washington, il risque de perdre en crédibilité aux yeux de l'opinion palestinienne et arabe. L'issue des négociations est d'autant plus incertaine qu'Olmert a fortement perdu de sa popularité auprès des électeurs israéliens.

Olmert et Abbas, qui ont noué un dialogue depuis que le président Abbas a décidé, à la mi-juin, de se séparer du Hamas à la suite de son coup de force, doivent se revoir la semaine prochaine, probablement à Jéricho. Olmert a ajouté qu'il recevra avec plaisir tout pays arabe qui se joindra à la conférence internationale de paix prévue à l'automne.

Sur le même sujet Commentaire