Plusieurs événements ont plongé les deux partis palestiniens dans l'embarras
2007-07-09 20:04:18 cri
Israël a donné, le 8 juillet, son feu vert à la libération de 250 Palestiniens. 250 prisonniers du Fatah, qui étaient sous son contrôle. La semaine dernière, le cabinet israélien avait déjà remis au gouvernement d'urgence, mis en place par Mahmoud Abbas, des centaines de millions de dollars. Une somme importante issue de taxes. Ces agissements israéliens ne sont sans doute pas étrangers au soutien de M. Abbas envers Israël. Pour le président de l'autorité palestinienne, c'est une pression supplémentaire contre le Hamas.

La semaine dernière, le journaliste britannique Alan Johnston, enlevé le 12 mars à Gaza, a été remis par ses ravisseurs islamistes à des responsables du Hamas. Un véritable succès pour le mouvement qui souhaite tirer partie du cas Johnston pour asseoir son autorité dans la bande de Gaza. Cette série d'événements, survenus depuis le contrôle de Gaza par le Hamas, reflète l'opposition des deux mouvements palestiniens ainsi que leur position délicate.

Le succès du Hamas face au problème sécuritaire a plongé M. Abbas dans une situation embarrassante. Après la prise de contrôle de la région de Gaza, le mois dernier, le Hamas a pris une série de mesures pour maintenir la sécurité et l'ordre. Il a d'ailleurs réussi à apaiser, un temps, la violence. Et à rétablir le cours normal des choses : la vie, le travail et les distractions de ces habitants.

La semaine dernière, toujours, le Hamas est intervenu dans la libération d'Alan Johnston. Et a remis le journaliste, sain et sauf, aux mains de la Grande-Bretagne. Grâce à son intervention, le Hamas se positionne comme une force incontournable et fait la une de nombreux journaux internationaux.

Malgré tout, le problème sécuritaire reste entier à Gaza. Après le contrôle de cette région par le Hamas, Israël a mené plusieurs opérations militaires. Et a tué, jeudi dernier, 11 habitants de Gaza. Même si le Hamas a su installer une certaine sécurité dans cette zone, il ne peut garantir la tranquilité des Palestiniens de Cisjordanie. Les membres du Hamas et ses défenseurs basés en Cisjordanie sont coincés entre Israël et le Fatah. Et beaucoup d'entre -eux ont été arrêtés par Israël et le Fatah.

Sur le plan diplomatique et financier, le Hamas est plus que jamais dans une impasse. Bien qu'il ait sauvé le journaliste britannique et que la Grande ? Bretagne l'en ait remercié, le blocus des pays occidentaux est maintenu. Même l'Egypte, qui a pourtant des rapports étroits avec le Hamas, a retiré son personnel diplomatique de Gaza pour le transférer en Cisjordanie. Presque tous les pays ont apporté leur soutien à M. Abbas. Avec la récupération des dollars israéliens et la libération des prisonniers du Fatah, on peut dire que M. Abbas a remporté un véritable succès, tant personnel que financier.

Les habitants de Gaza, dont la vie dépend de l'aide et de l'assistance internationale, regardent leurs compatriotes cisjordaniens toucher leurs salaires alors qu'ils n'ont pas un sou. Ils ne savent même pas s'ils pourront bénéficier ou non de l'aide humanitaire accordée par la communauté internationale.

Reste que le président de l'autorité palestinienne et le Fatah doivent encore faire face à d'autres nombreux problèmes. Beaucoup de Palestiniens tout comme certains journaux ont déjà commencé à critiquer M. Abbas qui dépend, selon eux, trop d'Israël et des pays occidentaux. Ils vont jusqu'à le qualifier de « valet ». De son côté, Israël soutient le nouveau gouvernement palestinien, tout en menant sans cesse des opérations militaires en Cisjordanie. En tant que président, Mahmoud Abbas ne peut ne pas s'occuper des habitants de Gaza, ni proclamer unilatéralement la création d'un état en Cisjordanie en abandonnant Gaza. Il faut qu'il prenne contacts avec le Hamas. Or, il a déclaré à maintes reprises qu'il refusait d'engager des pourparlers avec ce parti.

Selon des observateurs locaux, le Hamas et le président de l'autorité palestinienne, qui dépendent l'un de l'autre et qui ont, chacun, leurs autorités, sont incapables de gouverner ensemble la Palestine. Maintenant, les deux mouvements s'opposent l'un à l'autre et agissent chacun de leur côté. Le résultat ? Une situation embarrassante pour les deux partis. Un véritable malaise qui a amplifié encore un peu plus la tension existante. Et qui pourrait produire, à terme, de nouvelles crises.

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