Quatre grands thèmes abordés au sommet du G8
2007-06-07 19:11:28 cri
Les chefs d'Etat ou de gouvernement des pays du G8 se sont réunis mercredi soir, pour un dîner non officiel d'inauguration du sommet de Heiligendamm, en Allemagne, sur la côte baltique. Les représentants de l'Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, de la France, de l'Italie, du Japon, du Royaume-Uni et de la Russie ont entamé jeudi leurs discussions concernant des sujets aussi variés que les changements climatiques, la sécurité énergétique, l'aide à l'Afrique, l'assistance aux pays pauvres, la libéralisation du commerce et des investissements, la protection de la propriété intellectuelle ou la sécurité internationale. Mais parmi tous ces thèmes, quatre devraient être les plus profondément abordés.

A commencer par les changements climatiques. En tant que pays hôte de ce G8 2007, l'Allemagne milite pour l'adoption d'objectifs quantitatifs sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre portant force de contrainte au sein des Nations Unies. L'objectif proposé par Berlin consiste à réduire de 50% en 2050 le volume des émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990. Mais, les Etats-Unis, qui se refusent à signer le protocole de Kyoto, s'opposent toujours à la création de ce type de normes quantitatives. Certes, pour mettre un peu d'eau dans son vin, le président américain George W. Bush a proposé à la veille du sommet un plan états-unien à long terme pour faire face aux changements climatiques, avec la création avant la fin 2008, par les 10 ou 15 pays les plus pollueurs de la planète, d'objectifs à long terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais en précisant bien que chaque pays déciderait lui-même des objectifs qu'il s'imposerait. Bref, un v?u pieux qui ressemble plus à un effet d'annonce qu'à une sincère résolution. De sorte que les divergences entre Américains et Européens sur la question durant le sommet d'Heiligendamm semblent inévitables.

Le second point cardinal qui devrait occuper les discussions, c'est la question de l'aide à l'Afrique. Déjà en 1999, à Cologne, en Allemagne, puis en 2005 à Gleneagles, en Ecosse, le problème de l'aide à l'Afrique avait occupé les débats. Surtout à Gleneagles, où les pays du G8 avaient promis d'augmenter chaque année de 50 milliards de dollars le fonds d'aide au développement d'ici 2010. Or, après deux ans, un dixième, seulement, a été réalisé. Et le hiatus entre la vision des pays riche et ce que subissent les pays pauvres est encore bien réel. Les pays riches qui conditionnent en quelque sorte leur aide à la mise en ?uvre dans les pays pauvres de réformes sur la « bonne gouvernance », qu'en d'autres temps on a appelées « politique d'ajustement structurel » et qui sont souvent perçus dans les pays bénéficiaires comme une ingérence dans leurs affaires intérieures. En restant dans cette double vision, il y a fort à parier que le sommet d'Heiligendamm soit marqué par de bien faibles progrès dans ce domaine.

Le troisième point chaud du sommet, c'est la question de l'énergie, déjà placé en tête de liste durant le sommet de 2006, à Saint-Pétersbourg, en Russie. La Russie dont les disputes sur le gaz naturel avec l'Ukraine au début de l'année 2006 puis avec le Bélarus au début de cette année a forcé l'Union européenne à réexaminer l'intégralité de sa stratégie d'approvisionnement énergétique. Car la recherche d'une politique unifiée de sa sécurité énergétique est en effet devenu l'une des priorités pour l'Europe des 27. Il y a donc fort à parier que les quatre représentants de l'UE présents lors de ce sommet du G8 marchandent sec avec leur partenaire sur cette question.

Le quatrième point cardinal de ce sommet concerne la croissance de l'économie mondiale. L'Allemagne, pays hôte du sommet, a avancé pour traiter la question une série de pistes de travail, qui vont de la transparence des marchés financiers à la libéralisation des investissements en passant par la réduction des déséquilibres commerciaux ou la lutte contre le piratage. A ce titre, la chancelière allemande Angela Merkel a fait part, à l'ouverture du sommet, de son espoir qu'il puisse contribuer au déblocage des pourparlers du round de Doha, dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce.

Enfin, il est un cinquième sujet qui s'est pour ainsi dire invité à la dernière minute à Heiligendamm, c'est la question des relents de Guerre froide et de la rivalité russo-américaine attisée par la mise en place d'un bouclier anti-missile états-unien en Europe de l'est, ce à quoi Vladimir Poutine a répondu ces derniers jours très violemment en menaçant de pointer lui aussi des missile sur l'Europe. Deux autres points d'achoppement durant ce sommet du G8 pourrait aussi concerner la position dure de la France sur la question des subventions agricoles, ainsi que la question du recours à l'énergie nucléaire.

Les débats du groupe des huit devraient ensuite se poursuivre par des discussions avec les dirigeants des cinq grands pays émergeants ? Afrique du sud, Brésil, Chine, Inde et Mexique ? et de six pays africains.

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