George Bush dévoile sa stratégie contre le changement climatique
2007-06-04 15:22:44 cri

George Bush a dévoilé jeudi sa propre stratégie de lutte contre le réchauffement climatique, avec notamment la définition, fin 2008, d'un objectif mondial de réduction, à long terme, des émissions de gaz à effet de serre.

Si le Premier ministre britannique Tony Blair s'est réjoui de voir les Etats-Unis manifester pour la première fois leur intention de participer à un accord mondial sur le climat, les organisations de défense de l'environnement et les experts ont dénoncé l'absence de limitation précise des émissions polluantes et une volonté de sabotage des efforts du G8.

La chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays accueillera le prochain sommet du G8 du 6 au 8 juin, s'est bornée à remarquer que le discours de Bush prouvait l'importance de la question du changement climatique.

Le secrétaire exécutif de la Convention-cadre de l'Onu sur le changement climatique, Yvo de Boer, a jugé que ce discours marquait un changement dans la politique des Etats-Unis, ainsi que le lui ont confié des responsables de la Maison blanche.

"Je pense que cela a une très grande valeur à condition que cela s'intègre dans le cadre de la convention (de l'Onu)", a-t-il dit.

Parmi les aspects de sa stratégie, le président américain souhaite organiser des réunions avec les principaux pollueurs de la planète, notamment la Chine et l'Inde. La première réunion de ce type aurait lieu cet automne aux Etats-Unis afin de parvenir, à terme, à un consensus sur un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050.

La Chine et l'Inde ne sont tenues par aucun engagement du protocole de Kyoto, qui a fixé des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour les pays industriels signataires. La liberté accordée à la Chine et à l'Inde avait incité Bush à refuser de ratifier le protocole de Kyoto.

Le président de la Commission européenne, José manuel Barroso, a critiqué sévèrement l'initiative sur le changement climatique prise par le président américain George W. Bush, qui appelle à fixer des objectifs plus concrets, a rapporté vendredi le Financial Times Deutschland (FTD).

M. Barroso a déclaré qu'il ne s'attendait pas à ce qu'un accord comportant des avancées concrètes sur la protection climatique soit signé entre le 6 et le 8 juin, date du sommet du G8 à Heiligendamm en Allemagne.

Il a déclaré que les Etats-Unis avaient une grande part de responsabilité en tant que plus grand émetteur de gaz à effet de serre, ajoutant qu'"il est clair que nous avons besoin que les Etats-Unis se positionnent plus franchement."

"Les Etats-Unis comptent énormément sur le mécanisme de marché dans la bataille contre le changement climatique, et a raison de compter dessus," a déclaré M. Barrosso avant d'ajouter : "Mais les mécanismes de marché ne fonctionnent uniquement que lorsqu'il y a des objectifs obligatoires."

Merkel a pour sa part déclaré: "Ce qui est positif, c'est que nous constatons à partir du discours prononcé aujourd'hui par le président américain que personne ne peut plus ignorer la question du changement climatique."

Du côté des experts et des ONG, le ton est encore moins enthousiaste.

Pour Charlie Kronick, expert des questions climatiques au sein de Greenpeace, la stratégie de George Bush n'a "absolument aucun sens": "La seule manière d'avoir prise sur les émissions de dioxyde de carbone, c'est de les limiter et d'autoriser leur commerce au niveau mondial. Bush rejette cela, donc il y a des contradictions fondamentales dans ses déclarations."

Kit Vaughan, conseiller climatique auprès de la WWF, ajoute que "la rhétorique employée montre clairement qu'en se prononçant ainsi juste avant le sommet du G8, on tente vraiment de le saborder".

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