Israël - Après les arrestations de dirigeants du Hamas, la trêve en Palestine semble loin...
2007-05-25 17:53:48 cri

L'armée israélienne a arrêté jeudi matin, dans le nord de la Cisjordanie, plus d'une trentaine de hauts responsables du Hamas, dont le ministre de l'Education Nasseredine Al-Chaër, l'ancien ministre Abdel Rahman Zeidan, ainsi que des députés et maires palestiniens.

L'opération israélienne a été lancée au moment où le président palestinien, Mahmoud Abbas, arrivé à Gaza s'employait à négocier avec le mouvement islamiste une trêve avec Israël. Les raids israéliens se poursuivent donc et on s'inquiète d'une escalade de la violence?

Le ministre de l'Education a été arrêté chez lui, dans la région de Mu'ajeen près de Naplouse au nord de la Cisjordanie, après que les forces israéliennes se soient introduites de force à l'intérieur de son domicile. Parmi les personnes interpellées hier figurent également le maire de la ville de Naplouse et son adjoint, ainsi que les élus des villes de Qalqilya et de Bita.

Selon l'armée israélienne, cette rafle s'inscrit dans le cadre de sa riposte aux tirs de roquettes par le Hamas, de la bande de Gaza vers le sud d'Israël. «Il s'agit d'un message adressé aux branches militaires des organisations terroristes pour qu'elles cessent leurs tirs de roquettes», a justifié le ministre israélien Amir Peretz.

Ces arrestations ont été qualifiées d' «enlèvements» par le gouvernement palestinien, qui a demandé à la communauté internationale d' «intervenir immédiatement». «C'est un massacre de la démocratie palestinienne et une agression contre l'Autorité palestinienne et ses institutions», a déclaré, dans un communiqué, son porte-parole, le ministre de l'Information Moustapha Barghouti. Le gouvernement palestinien et les fonctionnaires du Hamas ont donc vigoureusement condamné ces arrestations, demandant le jour même à l'armée israélienne de relâcher les membres du Hamas arrêtés ; tout en soulignant que cette opération pourrait plonger le Moyen-Orient dans un cycle de violence dont l'Etat hébreu devrait endosser les responsabilités qui en découlent?Les différentes factions de forces palestiniennes menacent de continuer les tirs de roquettes contre Israël.

Face à cette escalade de la violence, les Palestiniens sont divisés. Le président Mahmoud Abbas et le Premier ministre et dirigeant du Hamas Ismail Haniyeh se sont rencontrés mardi 23 mai dans la bande de Gaza sans aboutir à aucun résultat sur la trêve.

A l'issue d'une réunion avec le représentant de la diplomatie européenne, Javier Solana, le 24 mai, Mahmoud Abbas a déclaré que personne n'a "besoin de ces tirs absurdes de roquettes". "Ils doivent cesser afin qu'on puisse parvenir à une trêve réciproque avec les Israéliens", a ajouté le président.

De son côté, Sami Abou Zouhri, le porte-parole du mouvement, estime que cet appel à l'arrêt des tirs «montre qu'il ne soutient pas la résistance et qu'il s'écarte du consensus palestinien». «On tirera des roquettes tant que se poursuivra l'agression contre notre peuple», a-t-il ajouté. Dans un communiqué, le Hamas a aussi lancé des menaces : «La poursuite de la détention de ses parlementaires et de ses ministres donne au Hamas le droit d'utiliser tous les moyens pour les libérer. Leur faire du mal ouvrirait les portes de l'enfer. »

Israël n'a pas pour le moment l'intention de cesser le feu. Selon le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangère Mark Regev, s'il y avait une trêve dans la bande de Gaza, Israël envisagerait de l'étendre en CisJordanie. Mais, « le personnel militaire n'y a jamais cessé les hostilités ». La ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni avait peu avant affirmé qu'Israël ne se prononçait pas pour le cessez-le-feu puisque, selon elle, le Hamas cherche à se réarmer.

Depuis le 16 mai, l'armée israélienne a répliqué aux tirs de roquettes palestiniennes en lançant une série de raids aériens dans la bande de Gaza, visant notamment des activistes de la branche militaire du Hamas et du Jihad islamique. Ces raids ont tué 37 Palestiniens dont 12 civils. Mais les tirs en provenance de la bande de Gaza ont continué ? 200 roquettes en deux semaines - faisant un mort et plusieurs blessés.

La violence risque d'empirer, si les deux parties continuent à refuser le cessez-le-feu.

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