George W. Bush refuse le retrait des troupes d'Irak et la protestation contre la guerre prend de l'ampleur aux Etats-Unis
2007-03-20 16:35:39 cri

A l'occasion du 4ème anniversaire de la guerre en Irak, le président américain George W.Bush a prononcé le 19 mars un discours télévisé dans lequel il a laissé entendre qu'il n'approuvait pas le retrait immédiat des troupes américaines d'Irak et a appelé le Congrès à adopter sans tarder le projet de loi sur l'affectation du budget militaire destiné à l'armée américaine en Irak. Parallèlement, aux Etats-Unis, le sentiment anti-guerre fait tache d'huile et de nombreuses manifestations ont été organisées par des opposants à la guerre demandant l'évacuation immédiate des troupes américaines d'Irak

Dans son discours, le président Bush a affirmé que les opérations américaines en Irak « aboutiraient à la victoire », rejetant de ce fait la demande d'un retrait immédiat. On l'écoute :

« Compte tenu des défis auquel est confrontée l'armée américaine, il est séduisant de préconiser le retrait immédiat d'Irak. Si cela peut paraître satisfaisant à court terme, les conséquences pour la sécurité des Américains seraient dévastatrices».

La politique irakienne de l'administration Bush et son programme consistant à déployer 20 000 soldats supplémentaires en Irak sont contestés depuis le début par les Démocrates. Des représentants démocrates au congrès déposeront dans la semaine un projet de loi sur les dépenses de guerre en posant comme condition préalable le retrait des troupes d'Irak et d'Afghanistan à partir de l'automne 2008. La Maison Blanche s'y est farouchement opposée. Dans son discours du 19 mars, le président Bush a demandé au Congrès d'adopter sans tarder un projet de loi de dépenses d'urgence pour fournir des fonds aux troupes américaines stationnées en Irak. Il a déclaré :

« Les congressistes examinent actuellement le projet de loi de dépenses d'urgence. Ils ont la responsabilité d'assurer à notre armée les frais et la souplesse nécessaire. Ils ont la responsabilité d'adopter un projet de loi purement et simplement sans chercher à en tirer un quelconque bénéfice dans leur circonscription. Ils ont la responsabilité d'adopter rapidement ce projet de loi ».

Les démocrates ont rétorqué sur-le-champ à l'argument de George Bush. La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a souligné que « le public américain n'a plus confiance dans la politique irakienne de Bush, que les électeurs américains l'ont rejetée par leur vote et que le Congrès le niera encore une fois ».

A l'intérieur du pays, le sentiment anti-guerre des Américains prend de l'ampleur. Entre le 17 et le 20 mars, les opposants à la guerre ont organisé à travers le pays plus de mille manifestations plus ou moins importantes, et les rangs des manifestants ne cessent de grossir pour s'étendre aux différentes couches sociales.

Le maire de Salt Lake City, dans l'Utah, Rocky Anderson, a participé à la manifestation du 17 mars qui rassemblait des dizaines de milliers d'Américain près du Pentagone. Voici ses réflexions :

« En tant que patriotes, nous comprenons tous qu'il faut aimer notre pays. Nous devons soutenir un président qui défend les intérêts du pays et non un président qui nuit aux intérêts du pays. Nous, les patriotes, nous devons conjuguer nos efforts pour demander au Congrès d'agir correctement, c'est-à-dire censurer le président. Que le président et le vice-président quittent leur poste ».

Malachy Kilbride est une simple employée du secteur de l'édition. Elle vient de Washington, la capitale des Etats-Unis. Elle a donné les raisons pour lesquelles elle s'oppose à la guerre en Irak :

« La plupart des Américains sont actuellement persuadés que la guerre en Irak est une erreur. J'estime que nombreux sont des Américains qui se sentent mal à l'aise avec cette guerre. Nous savons que l'Irak n'avait pas des armes de destruction massive. C'était un prétexte dont s'est servi l'administration Bush pour attaquer l'Irak et aussi la cause pour laquelle le Congrès a donné son feu vert pour cette action militaire ».

En plus de la contestation de la légitimité même de cette guerre, les 3200 militaires tombés au champ de bataille et une dépense militaire journalière de 200 millions de dollars constituent aussi d'importantes raisons pour lesquelles le public s'oppose à la guerre. Ils demandent instamment la fin de ce conflit et l'emploi de ces fonds au bénéfice des 50 millions d'Américains dépourvus d'assurance de maladie et des sinistrés de l'ouragan de la Nouvelle-Orléans.

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