Le 19, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, en visite au Moyen-Orient, a réuni le Premier ministre israélien Ehoud Olmert et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour tenter de remettre sur les rails la "feuille de route" du Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie et Nations unies) pour la paix, sans obtenir une avancée à l'issue de la discussion tripartite.
Le jour même, Rice,Olmert et Abbas se sont entretenu pendant deux heures dans un hôtel de Jérusalème. Rice a rendu publique une brève déclaration après l'entretien selon laquelle ils ont discuté de la formation d'un nouveau gouvernement palestinien. La rencontre appelle la Palestine et Israël à respecter l'accord sur le cessez-le-feu parvenu en novembre dernier, à promouvoir le plan de la « feuille de route ». Condoleezza Rice a déclaré :
"Le président (palestinien) et le Premier ministre (israélien) ont convenu de se revoir prochainement. Ils ont réitéré leur souhait de voir les Etats-Unis participer et conduire ces discussions pour surmonter les obstacles et rallier le soutien régional et international afin d'avancer vers la paix. Dans cet esprit, je pense revenir dans la région prochainement" sans préciser cependant la date précise de son retour.
Cette déclaration a été lu pendant un peu plus d'une minute par Condoleezza Rice qui n'a pas répondu aux journalistes. Tandis que ses deux intellocuteurs Ehud Olmert et Mahmoud Abbas ont quitté précipitamment le lieu de rencontre sans rencontrer les journalistes. Tout cela montre que le bilan de cette réunion a été maigre. L'opinion publique estime qu'il existe d'importantes divergeances entre les trois parties sur la formation d'un nouveau gouvernement palestinien.
Les Etats-Unis s'en tiennent à ce que le nouveau gouvernement palestinien remplisse les trois conditions formulées par la communauté internationale qui sont : reconnaître Israël, abandonner le recours à la force et honorer les accords de paix conclus par la Palestine et Israël. Le 18, Condoleezza Rice s'était entretenue séparément avec Abbas et Ehud Olmert tentant de coordonner les positions des différentes parties sur divers problèmes dont la formation du nouveau gouvernement palestinien. Condoleezza Rice a indiqué à l'issue de sa rencontre avec Abbas que Washington "réserve son jugement" en attendant de connaître le programme du gouvernement palestinien réunissant des membres des deux factions rivales du Hamas du Premier ministre Ismaïl Haniyeh et du Fatah du président Abbas. Pourtant, « Il paraît que le cadre du programme est loin de satisfaire à la demande de la communauté internationale. Auparavant, un officiel américain avait fait savoir que sans les conditions susmentionnées, les Etats-Unis contrecarraient ce gouvernement palestinien.
La position israëlienne s'est durcie aussi. Ehud Olmert a dit le 19 qu'Israël ne reconnaîtrait pas tout gouvernement palestinien qui n'accepterait pas les trois conditions avancées par la communauté internationale, ni prendrait contact avec un ministre de ce gouvernement quel qu'il soit. Néanmoins, il a affirmé qu'il maintiendrait le dialogue avec Abbas.
Celui-ci s'est très « fâché », quant- à- lui, de la nouvelle sur la position américaine quant au nouveau gouvernement. Lors de sa rencontre le 18 avec Condoleezza Rice, il avait indiqué que « le pacte conclu à la Mecque »était le meilleur résultat qu'il puisse obtenir et que le nouveau gouvernement palestinien respecterait les accords antérieurs palestino-israëliens, qui signife de manière indirecte la reconnaîssance d'Israël et l'assouplissement de la position du Hamas. Abbas a souligné qu'il continuerait à dialoguer avec Israël.
Si Israël, les Etats-Unis et la Palestine n'attendaient pas beaucoup de cette rencontre tripartie, c'est parce que le programme du nouveau gouvernement palestinien n'est pas clair et que les trois parties se divergent sur ce dernier.
Il s'agit de la 4e visite au Moyen-Orient de la sécrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice ces cinq derniers mois. Dans sa déclaration, elle a dit qu'elle envisageait revenir rapidement dans la région, ce qui démontre que Washington attache de nouveau de l'importance au problème palestino-israëlien. En tant que forces principales pouvant influencer la situation du Moyen-Orient, la participation américaine aidera à promouvoir le processus de paix au Moyen-Orient. |