Le président syrien Bachar al-Assad a terminé le 18 février sa visite de deux jours en Iran. Cette visite du président syrien avait pour but principal de consolider et de resserrer les liens bilatéraux, de coordonner les positions des deux pays sur les questions régionales en générales et les questions irakienne, libanaise, palestinienne et afghane en particulier en vue de contrecarrer les fortes pressions extérieures qu'exercent les Etats-Unis sur eux.
L'Iran et la Syrie sont depuis toujours liés par des relations assez étroites et ils se soutiennent dans les affaires du Proche-Orient. Durant sa visite, le président Bachar a eu des entretiens avec son homologue iranien Mahmud Ahmadinejad, le chef suprême Ali Khamenei et Rafik Larijani, secrétaire du Comité de sécurité national suprême et représentant en chef pour les négociations nucléaires. Leurs entretiens ont porté sur des relations bilatérales, la situation régionale, et un large consensus s'en est dégagé.
Les dirigeants des deux pays se sont déclarés satisfaits des relations syrio-iraniennes. Ils ont réaffirmé que les deux parties accroîtront leur coopération et consolideront incessamment les rapports entre les deux pays. En ce qui concerne la situation régionale, dans la Déclaration conjointe publiée à l'issue de l'entretien entre Mrs Bachar et Ahmadinejad, il est notamment indiqué que les deux parties soutiennent le gouvernement irakien, l'unité et l'indépendance nationale d'Irak et invitent les diverses formations politiques libanaises à conjuguer des efforts pour préserver l'intégrité territoriale et la stabilité de l'Etat du Liban.
Les analystes ont indiqué que la visite du président Bachar s'est effectuée dans le contexte où les Etats-Unis se refusent toujours à entamer le dialogue direct avec les deux pays et ne cessent d'exercer la pression sur eux. Le principal objectif de cette visite est de resserrer les liens bilatéraux, de coordonner la position commune des deux parties sur des questions régionales et de contrecarrer conjointement les Etats-Unis.
Ces derniers temps, les Etats-Unis accusent la Syrie de s'immiscer dans les affaires libanaises et de provoquer l'agitation de la situation et la dégradation de la situation sécuritaire au Liban. Actuellement, ils dirigeant leur fer de lance contre la Syrie en promouvant la constitution d'un tribunal international pour juger l'affaire de l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafik al Hariri. Parallèlement, ils blâment la Syrie et l'Iran de soutenir les forces armées anti-américaines à l'intérieur de l'Irak et de saboter la sécurité et la stabilité de ce dernier. En Irak, les Etats-Unis frappent avec rigueur les forces politiques et religieuses soutenant l'Iran afin d'affaiblir la capacité d'influence de l'Iran dans ce pays. Dans de telles circonstances, la Syrie et l'Iran éprouvent l'une comme l'autre un besoin réel de consolider et de renforcer la coopération bilatérale pour résister à la pression américaine. Pour la Syrie, elle espère briser son isolement à travers le renforcement des relations avec l'Iran, et pour l'Iran, il lui reste peu de temps avant la date limite de 60 jours imposée par le Conseil de sécurité des Nations unies pour la cessation de ses activités nucléaires. Les Etats-Unis ne cessent de renforcer leur déploiement militaire dans la région du Golf et la rivalité militaire qui oppose les Etats-Uns à l'Iran se fait de plus en plus sentir. L'Iran éprouve ainsi le besoin de resserrer les relations irano-syriennes pour accroître ses forces de résistance contre les Etats-Unis.
Durant cette visite, les dirigeants des deux pays, tout en exprimant leur volonté d'accroître la coopération bilatérale, ont critiqué avec véhémence les Etats-Unis. Le président Bachar a lancé un avertissement affirmant que les Etats-Unis s'efforcent de diviser le monde islamique par la provocation de la scission entre les différentes races et sectes religieuses. Si cette tentative réussissait, tous les desseins des Etats-Unis seraient réalisés dans la région du Proche-Orient. Pour sa part, le président iranien Ahmadinejad a aussi souligné que vue l'actuelle situation en Irak, en Afghanistan, au Liban et en Palestine, il est nécessaire pour les deux pays d'Iran et de Syrie de renforcer les consultations et les coordinations pour résister à leur ennemi commun. Les deux dirigeants ont appelé en outre à renforcer la solidarité des musulmans dans la région du Proche-Orient pour contrecarrer en commun les tentatives des Etats-Unis qui créent des contradictions ethniques et des scissions entre les différentes sectes religieuses.
La Syrie et l'Iran sont tous les deux des pays importants dans la région du Proche-Orient et exercent une grande influence sur les affaires régionales. Leurs positions et attitudes affecteront directement la future évolution de la situation dans cette partie du monde.
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