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Le premier ministre palestinien issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a appelé, lundi 12 février, l'Union européenne (UE) et le Quartet international (Etats-Unis, Russie, Nations unies et UE) à rétablir leurs aides financières à l'Autorité palestinienne. Cette exhortation fait suite au récent accord interpalestinien signé le 8 février à La Mecque, qui prévoit la mise en place d'un gouvernement d'union nationale entre Hamas et Fatah, les deux groupes politiques antagonistes de Palestine.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, leader du Fatah, a annoncé dimanche au Caire qu'il nommerait officiellement jeudi 15 février, le premier ministre sortant issu du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à la tête du nouveau gouvernement d'union nationale.
Dans un discours prononcé lundi à Gaza, M. Haniyeh a lancé : "Nous nous adressons à l'Union européenne et au Quartet pour leur demander de respecter la volonté des Palestiniens et leur entente, et de lever le blocus dont le peuple palestinien a souffert pendant de longs mois." L'accord de La Mecque "a ouvert la voie à toute partie souhaitant discuter avec les Palestiniens de la levée du blocus ou du dossier politique", a-t-il ajouté.
Estimant que Washington a eu une réaction "prudente" à cet accord, M. Haniyeh a appelé "l'administration américaine à respecter la volonté du peuple palestinien" et indiqué qu'elle "doit revoir ses positions prises à la hâte".
NÉCESSITÉ D'UNE RECONNAISSANCE EXPLICITE
Aux termes de l'accord de La Mecque, un futur gouvernement d'union nationale s'engagerait à "respecter" les accords conclus par l'Organisation de libération de la Palestine, y compris ceux signés avec Israël, ce qui revient à une reconnaissance implicite de l'Etat juif.
Or les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) exigent, pour renouer avec le gouvernement palestinien, qu'ils boycottent politiquement et financièrement depuis l'arrivée du Hamas à sa tête en mars 2006, qu'il reconnaisse explicitement Israël, les accords passés, et renonce à la violence.
L'UE a rappelé lundi qu'elle ne pourrait reprendre la coopération avec le gouvernement palestinien que lorsqu'il accepterait les principes posés par le Quartet. Lors de leur réunion lundi à Bruxelles, les ministres européens des affaires étrangères ont insisté : "L'Union européenne est prête à travailler avec un gouvernement palestinien légitime qui adopte une plate-forme reflétant les principes du Quartet."L'accord doit être revu par le Quartet lors de sa réunion prévue le 21 février à Berlin, après la réunion tripartite prévue le 19 février entre la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, M. Abbas et le premier ministre israélien, Ehoud Olmert. |
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