Le président israélien Moshé Katsav a juré mercredi soir de combattre pour son innocence.
Dans un discours télévisé à la nation, M. Katsav, 61 ans, a vivement protesté de son innocence. "Ne croyez pas les diffamations, les mensonges. (...) Je suis la cible de l'une des pires attaques de l'histoire de l'Etat d'Israël", a-t-il affirmé.
Visiblement en colère, il a mis ses ennuis sur le compte des médias et promis de "lutter jusqu'à (son) dernier souffle" pour laver sa réputation. "Je n'ai commis aucun des actes que l'on m'a attribués", a-t-il assuré. Il a également réaffirmé qu'il démissionnerait s'il était inculpé.
Sous la menace d'une inculpation pour viols et abus de pouvoir, le président israélien Moshe Katsav a demandé mercredi au Parlement de le suspendre temporairement de ses fonctions pour tenter de couper court aux appels à sa démission qui se multiplient jusqu'à la tête du gouvernement.
Le Premier ministre Ehoud Olmert estime cependant qu'"étant donné les circonstances, il ne fait aucun doute (...) que le président ne peut pas conserver sa position et doit quitter la résidence présidentielle".
M. Katsav est pressé de quitter son poste depuis que le procureur général d'Israël, Menahem Mazouz, lui a notifié mardi qu'il comptait l'inculper, à l'issue d'une enquête d'un mois sur les accusations de quatre femmes. Une démission le priverait de l'immunité judiciaire dont il bénéficie en tant que chef de l'Etat d'Israël.
Mais M. Katsav a demandé à une commission de la Knesset de lui accorder un congé exceptionnel pouvant aller jusqu'à trois mois, selon le porte-parole du Parlement Giorda Pordes. En vertu de la loi israélienne, cette demande doit être approuvée par la commission parlementaire, qui se réunira jeudi pour l'examiner, a précisé M. Pordes.
Moshe Katsav a annoncé mercredi qu'il démissionnerait «immédiatement» s'il est effectivement inculpé de viols et abus de pouvoir, comme l'a recommandé la veille le procureur général de l'État hébreu, Menahem Mazouz.
«Si le procureur général décide l'inculpation (...), je promets de démissionner immédiatement», a déclaré le chef de l'État lors d'une conférence de presse dans la soirée.
Plus tôt dans la journée, le président Katsav avait fait savoir qu'il avait demandé à la Knesset à être temporairement suspendu de ses fonctions. Selon la loi israélienne, une commission de la Knesset doit donner son accord à tout départ ou absence éventuels du chef de l'État.
Les accusations portées contre Moshe Katsav sont les plus graves portées à l'encontre d'un haut dirigeant israélien dans l'histoire de l'État hébreu.
L'affaire est liée aux plaintes déposées par quatre femmes qui accusent notamment Moshe Katsav de harcèlement sexuel durant son mandat de président, et, avant cela, quand il était ministre. Le président israélien dément les accusations dont il fait l'objet et affirme être la victime d'un complot.
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