Papier tibétain : un trésor historique pour les Tibétains
  2013-05-07 16:13:21  cri

Tsering Tobgy travaille depuis plus de quarante ans dans la fabrication du papier tibétain. Selon lui, la racine du daphné est une matière indispensable. Mais le creusage de celle-ci est un procédé dur, même le plus dur. Ce travail s'effectue après la saison pluviale, le sixièmement mois du calendrier tibétain, c'est-à-dire entre juillet et août du calendrier grégorien.

Les ouvriers doivent monter dans les montagnes de plus de 4500 m d'altitude, parce que c'est à partir de là où pousse le daphné. Pour obtenir les racines du daphné, il faut creuser au moins 30 centimètres de profondeur.

Ensuite on passe à l'élaboration de la pâte à papier, composée d'une dizaine d'opérations, à savoir décorticage, mijotage, pilage, défibrage et raffinage. Afin d'améliorer la luminance et la flexibilité du papier, on rajoute de l'alcali lors du mijotage.

Quant à la production des feuilles, l'expérience de l'artisan y joue beaucoup, parce que c'est une opération cent pour cent manuelle. L'artisan doit agir avec minutie afin que la feuille soit plate partout.

Le papier tibétain issu de la préparation traditionnelle est dôté de plusieurs qualités. Une texture ferme, il résiste au frottement et aux repliages. Grâce à des ingrédients particuliers, il résiste aux mites et à la corrosion.

Ces caractéristiques l'ont rendu célèbre et distingué parmi les papiers issus de la fabrication traditionnelle. Il est souvent utilisé pour l'écriture et l'impression des textes religieux et des documents officiels.

Dans les boutiques de souvenir, le papier tibétain peut être vendu seul et servi de l'emballage, une fois qu'on le peint de motifs de bon augure ou qu'on le colore. D'ailleurs, le thangka peut être également peint sur le papier tibétain.

Bref le papier tibétain fabriqué à la main a une grande valeur, en plus on en produit peu.

Une grande particularité du papier tibétain réside dans la vénénosité du daphné, l'une des matières premières. Tsering Tobgye héritier de la technique de la fabrication du papier tibétain nous a expliqué.

« Le daphné est vénéneux. Il faut l'écarter du fourrage des animaux. Dans la fabrication du papier tibétain, les ouvriers s'exposent à cette plante et connaîtront une période allergique, avec des symptômes comme la desquamation et l'enflure. Mais il ne faut pas trop s'inquiéter, parce que ça va se guérir une semaine après. »

Tsering Tobgye habite dans un village du district de Nyemo, où ses ancêtres vivaient de la production du papier tibétain. Maintenant beaucoup de villageois ont trouvé d'autres moyens de vivre. Il ne reste que Tsering Tobgye et ses deux fils qui travaillent encore dans la fabrication traditionnelle du papier tibétain dans ce village.


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