Céline au Tibet : Le Palais Yumbulagang, le premier palais de l'histoire tibétaine
  2011-07-22 17:07:46  cri

le palais de Yumbulagang








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À environ 15 km de Tsétang, centre administratif du district de Nedong, le palais de Yumbulakang est un castel perché sur une butte. Selon la légende, Yumbulagang serait le premier bâtiment construit au Tibet sous le règne du premier roi Nyatri Tsenpo au 2ème siècle av. J.-C.. Un tournant dans l'histoire tibétaine. On écoute d'abord Dawa, directrice du Bureau du Tourisme du district Nedong.

« Il s'agit du premier bâtiment ou du premier palais construit au Tibet. Sa construction marque la fin de la vie nomade. Les Tibétains commencèrent dès lors à s'installer au bord de la rivière Yarlung. »

Dawa et notre journaliste Céline

Sous le règne du premier roi Nyatri, la tribu de Yarlung accrut graduellement son pouvoir et conquit d'autres territoires de tribus importantes. Selon la légende, sous le règne du 28ème roi Lha Thothori Nyantsen au 5ème siècle, un soutra que personne ne pouvait lire, tomba du ciel sur le toit du bâtiment. Et une voix dans le ciel aurait déclaré : « Dans cinq générations, viendra celui qui pourra comprendre leur signification ! ».

Cinq générations plus tard, le 33ème roi du Tibet, Songtsen Gampo unifia le Tibet et fonda Lhassa où il installa sa résidence principale et son administration, et fit construire le premier bâtiment du Palais du Potala. Le palais de Yumbulagang devint une sorte de chapelle.

Pour consolider ses alliances politiques, le roi Songtsen Gampo aurait obtenu, entre autres épouses, deux bouddhistes, la princesse népalaise Bhrikuti et la princesse chinoise Wencheng. Du fait de ces mariages, la tradition médiévale historique et littéraire le crédite de la première introduction du bouddhisme au Tibet.

Dix siècles après, sous le règne du 5e Dalaï-Lama, Yumbulakang devint un monastère de l'école Gelugpa du Bouddhisme tibétain. Totalement détruit au cours de la révolution culturelle, l'ensemble fut reconstruit en 1982, d'après d'anciens plans. Les bâtiments furent consacrés par le 10e Panchen Lama en 1984. C'est pour cela qu'on peut encore voir à quoi ressemblait le Palais de Yumbulakang.

la rampe d'accès au palais de Yumbulagang

L'ensemble est divisé en une partie avant, une construction de 3 étages, et une partie arrière, une grande tour comme celle d'un château. Sont conservées dans le palais les statues du Bouddha Thiesung Sangjie, du premier Roi de Tibet Nyatri Tsenpo, du roi Songsten Gampo et d'autres personnages historiques. Lieu de culte encore actif, des moines y font leurs études et récitent le soutra matin et soir.

On va revenir un peu sur la voix du ciel et le soutra mystérieux du 5ème siècle. En effet, le soutra est un symbole du bouddhisme. Cette religion a pénétré la région tibétaine longtemps avant son introduction officielle sous le règne du roi Songsten Gampo. Cependant, à l'époque, le Bön, la religion locale déjà en place étant trop puissante, le bouddhisme a dû rester dans l'ombre, gardé dans une chambre secrète du palais de Yumbulakang en attente du moment propice.

C'est pour cette raison que les Tibétains bouddhistes considère le palais de Yumbulakang comme un lieu sacré. Pourtant cet endroit attire également des non-bouddhistes ou des touristes. Dawa nous explique pourquoi cet attrait :

« Yumbulakang est le lieu de plusieurs premières. Le premier palais qui abrita le premier roi du Tibet. A ses pieds, le premier champs agricole royal et le premier village de l'histoire. D'ailleurs, une source magique se trouve pas très loin d'ici. L'eau de cette source est chaude en hiver et fraîche en été. Comme elle a été découverte par Gar Tongtsen Yulsung, un ministre brillant du roi Songtsen Gampo, on l'a surnommé source de Gar. »

Pour le moment, la région Shannan n'est pas très connue des touristes chinois et étrangers. Selon Dawa, le gouvernement local est en train d'adapter les sites et de construire les installations nécessaires, comme des toilettes publiques et des stations de bus. D'ici un an, les touristes pourront visiter tous les sites de la région par avec un seul billet d'entrée.

C'est donc une bonne nouvelle pour tous ceux qui veulent visiter Yumbulagang et ses environs, mais aussi une bonne nouvelle pour les habitants locaux, qui se sont engagés dans le tourisme. Au tout début de cette émission, je vous ai dit que le palais de Yumbulakang a été construit sur une colline et que j'étais épuisée par cette montée. Or, des habitants proposent aux touristes d'y monter à cheval, ça coûte 20 yuans, environ 2,2 euros. Ecoutons Kelsang Dorje, initiateur du service nous en parler.

« Pendant la haute saison touristique, c'est-à-dire en juillet, août et septembre, je peux gagner 200 yuans par jour, grâce à mon cheval. »

l'initiateur du service de montée à cheval, Kelsang Dorje

Comme la plupart des paysans tibétains, Kelsang Dorje vivait d'un modeste revenu tiré de son exploitation agricole. Pour gagner un peu plus d'argent, il s'est essayé à plusieurs activités : ouvrir un moulin, travailler dans les transports routiers avec son tracteur ou encore monter de l'eau pour les moines de Yumbulakang avec ses ânes. Mais aucun travail ne lui permettait de gagner plus de 2000 yuans par an.

2000 yuans par an à 200 yuans par jour, ça doit vraiment changer la vie. Mais comment cette idée lui est venue ?

Avec l'arrivée des touristes, il a eu l'idée de leur proposer la montée en cheval, ce qui leur évite de monter à perdre haleine comme moi. Donc en 1996, Kelsang Dorje a acheté un cheval au prix de 3000 yuans. Ensuite il a paré un peu son cheval avant de le présenter aux touristes. En un an, il a gagné 4600 yuans grâce à ce service.

Après, il a invité ses voisins à suivre son exemple. Il leur a également appris comment servir les touristes et dresser un cheval. Maintenant on compte en tout 41 chevaux au pied du palais.

Le reste des villageois vit également du tourisme. Certains ont ouvert un salon de thé, d'autres tiennent des boutiques de souvenirs. Bref, l'arrivée des touristes a changé leur mode de vie.

D'après Kelsang Dorje, l'exploitation de nouveaux sites de la région comme le premier village de l'histoire du Tibet attirera plus de visiteurs et donnera de l'élan au développement du tourisme. Il a d'ailleurs déjà une nouvelle idée en tête une fois que les touristes pourront visiter tous les sites de la région avec un seul billet.

« Une fois que le premier champs agricole royal et le premier village seront prêts pour accueillir les touristes, j'aimerais bien acheter plus de chevaux et proposer une visite en carrosse aux touristes. C'est plus pratique pour eux, car les sites sont un peu dispersés dans la région. »

Avec cette nouvelle prestation, les villageois pourront gagner encore un peu plus et améliorer davantage leur quotidien.

C'est avec ce souhait que nous quittons Yumbulakang et ses villageois.

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