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(GMT+08:00) 2005-08-31 16:20:31    
L'islam et l'ethnie Hui

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L'islam a eu une influence profonde sur le style de vie des Hui. Par exemple, peu après sa naissance, un nom huihui doit être donné à l'enfant par un ahung, soit un imam. Des ahung doivent être témoins des cérémonies de mariage; et quand une personne décède, elle doit être purifiée avec de l'eau, enveloppée dans un linceul blanc et enterrée rapidement et sans cercueil, toujours en présence d'un ahung qui préside la cérémonie. Les hommes ont l'habitude de porter des calottes blanches ou noires sans rebord, particulièrement pendant les services religieux, alors que les femmes couvrent leur tête de foulards noirs, blancs ou verts -une habitude dérivée des pratiques religieuses.

Les Hui ne mangent jamais de viande de porc ni de sang d'un animal mort naturellement. Ils refusent également de boire de l'alcool. Ces coutumes proviennent du Coran des musulmans. Les Hui sont très à cheval sur l'hygiène. Ainsi, avant d'assister à un service religieux, ils doivent procéder soit à « un nettoyage mineur », c'est-à-dire se laver le visage, la bouche, le nez, les mains et les pieds, soit à « un nettoyage majeur », lequel exige un bain complet.

La religion musulmane a également eu un grand impact sur les systèmes économique et politique de la société Hui. La Jiaofang ou «communauté religieuse», telle qu'elle était autrefois pratiquée parmi les Hui, combinait religion et économie. En vertu de ce système, une mosquée devait être construite à chaque endroit habité par un groupe allant d'une dizaine à quelques centaines de familles Hui. Un imam devait être invité pour présider aux affaires religieuses de la communauté, assumer la responsabilité de tous les aspects de la vie de ses membres et rassembler les contributions religieuses et autres impôts. Les communautés religieuses, opérant tout à fait indépendamment entre elles, sont ainsi devenues les unités sociales de base pour les Hui qui étaient alors largement dispersés.

La fin de la dynastie des Ming et le début de la dynastie des Qing (1644-1911) ont vu l'émergence d'un nouveau système d'aristocratie religieuse chez les Hui de Hezhou (aujourd'hui Linxia, dans le Gansu), à la suite de la concentration des terres qui dépassait les frontières d'une simple communauté religieuse. Ainsi, certains imams sont devenus les gouverneurs de plusieurs communautés religieuses et ont agi en aristocrates. Le système n'a cependant existé que dans certaines régions Hui du Gansu, du Ningxia et du Qinghai. Les Hui de l'arrière-Chine ont toujours fonctionné sous le système religieux de la communauté.