Cega (1er à droite) interpelle des suspects criminels.

Un combattant intrépide contre le braconnage

Alors qu'il faisait les présentations de la réserve naturelle de Hoh Xil, Cega, directeur du Bureau d'administration, considéré par les locaux comme le «Dieu protecteur des antilopes tibétaines ne pouvait cacher sa fierté : « Notre bureau d'administration dispose maintenant de 58 membres luttant contre le braconnage, dont 13 agents de police forestière, de 8 véhicules de patrouille, d'un véhicule à haut-parleur et d'équipements de télécommunications. Les conditions de travail se sont sensiblement améliorées par rapport aux années précédentes. »

Quand Cega vint en 1997 avec 23 hommes à Hoh Xil pour fonder une équipe de patrouille, ils ne possédaient qu'une jeep désuète et un pistolet de type 64. Il était fort ennuyé, car sans fusil, on ne peut lutter contre les braconniers munis d'armes. Il a acheté des étuis à revolver avec l'aide de son ancien compagnon puis les a distribué aux membres de son équipe après avoir mis dedans un pistolet en plastique.

Equipée de fausses armes, l'équipe de patrouille tenait tête aux braconniers. Ils ont ainsi réussi à arrêter une bande de braconniers qui tentaient de vendre des peaux d'antilope tibétaine.

Au Centre de protection des antilopes tibétaines de Hoh Xil, Cega communique avec une antilope tibétaine qu'il vient de sauver.

Cega s'est travesti en marchand de fourrure pour attendre la présence des fraudeurs tandis qu'il avait demandé à ses subalternes de se cacher dans l'ombre. Une demi-heure plus tard, les vendeurs de peaux d'antilope apparaissaient. Au moment de la livraison des marchandises, deux membres de l'équipe ont sauté du toit d'une maison. Les autres coéquipiers sont apparus devant les fraudeurs qui tentaient de s'enfuir. Effrayés par les "pistolets" des combattants, les fraudeurs n'ont plus osé bouger et ont pu être arrêtés sans résistance.

La station de protection de la Source a été fondée en mars 1999 et a été équipée d'installation de télécommunications numériques par satellite vers la fin de l'année 2002. « Maintenant, nous possédons de vrais revolvers pour lutter contre les braconniers» explique Cai ga.

Le Bureau d'administration de Hoh Xil a résolu jusqu'à présent 108 affaires criminelles de braconnage d'antilopes tibétaines et d'autres animaux rares, arrêté plus de 300 suspects et confisqué 4 000 peaux d'antilope tibétaine, 23 armes et plus de 30 000 cartouches.

La mort d'une gazelle tibétaine noyée dans une rivière glaciale (Procapra picticaudata) a beaucoup affligé Cega.

«Nous étions émus jusqu'aux larmes quand nous avons vu un grand troupeau d'antilopes tibétaines passer à toute allure devant nous»

Le 5 juin 2001, Cega apprit qu'une bande de braconniers étrangers avaient pénétré en cachette à Hoh Xil. Lui et ses compagnons ont patrouillé sur cet immense terrain désertique pendant trois jours et trois nuits, sans trouver la moindre trace. Ayant mangé et bu froid pendant plusieurs jours, tous les membres de l'équipe eurent la diarrhée dès le quatrième jour.

Malgré la fébrilité des membres de l'équipe, Cega décida de continuer à poursuivre jour et nuit les braconniers pour que les antilopes tibétaines ne soient plus décimées. Les véhicules avançaient lentement en cahotant sur un terrain accidenté et Cega et ses compagnons étaient fort fatigués. Le cinquième jour, ils découvrirent enfin des ornières laissées par les braconniers et accélérèrent le mouvement. A l'aube du sixième jour, ils réussirent à arrêter 9 braconniers prêts à massacrer des antilopes tibétaines et se sont emparés de 3 fusils de chasse et de 15 000 balles. Grâce aux efforts inlassables faits par Cega et ses compagnons, de mai à août 2004, les antilopes tibétaines de la réserve naturelle de Hoh Xil ont paisiblement accompli leur migration, leur reproduction, l'allaitement des petits et leur retour. «Maintenant, les antilopes tibétaines ne sont plus prises de panique lorsqu'elles aperçoivent la présence de l'homme. Elles vont souvent près des routes pour paître l'herbe, ce qui se voyait rarement il y a quelques années encore» explique Cega. «Nous étions émus jusqu'aux larmes quand nous avons vu un grand troupeau d'antilopes tibétaines passer à toute allure devant nous».

Exposition de photographie sur la protection des antilopes tibétaines et du milieu écologique de Hoh Xil ouverte à Shanghai.

Cega en tournée d'inspection à Hoh Xil.

L'antilope tibétaine--mascotte des Jeux olympiques de Beijing ?

Lorsque Beijing avait réussi en 2001 à être choisi comme ville d'accueil des Jeux olympiques de 2008, Cega avait eu l'idée de faire de l'antilope tibétaine la mascotte des Jeux olympiques. D'après lui, cet animal incarne le mieux l'esprit olympique «Plus haut, plus rapide et plus fort ». Plus haut : l'antilope tibétaine vit sur le plateaux Qinghai-Tibet à une altitude de 4 000 à 5 000 m qui symbolise le haut niveau des Jeux olympique ; plus rapide : la vitesse de course d'une antilope tibétaine peut être égale à celle d'une jeep de 70 à 100 chevaux ; plus fort : douée d'un tempérament tenace, elle vit dans un milieu extrêmement dur caractérisé par la raréfaction de l'air et un climat glacial insupportable pour les autres espèces.

L'Assemblée populaire et la Conférence consultative politique du peuple de la province du Qinghai ont eu lieu en février 2005. En qualité de délégué de l'Assemblée populaire provinciale, Cega a proposé de faire conjointement une campagne de signature par le Bureau d'administration de la réserve naturelle de Hoh Xil, le Bureau d'administration de la sylviculture et le Bureau d'administration des sports de la province du Qinghai en faveur de la candidature de l'antilope tibétaine à la mascotte des Jeux olympiques de 2008. Sa proposition a bénéficié d'un large soutien. Le bureau d'administration des sports a spécialement préparé une étoffe de signature de 29 m de long, symbolisant les XXIXes Jeux olympiques 2008 de Beijing.

Durant les deux conférences, Cega a fait des démarches pour solliciter des signatures. Il s'est appuyé sur le film «Hoh Xil» pour témoigner de l'importance de sa campagne de signature. Grâce à la projection de ce film à l'échelle nationale, aucun braconnage n'a été enregistré à Hoh Xil depuis un an, ce qui est du jamais vu. La mise en avant des intérêts de toute la société représente le meilleur moyen de protéger les antilopes tibétaines. Si l'antilope tibétaine devenait la mascotte des Jeux olympiques, cela pourrait attirer les regards du monde entier vers Hoh Xil et effrayer les braconniers.

Les efforts de Cega ont touché les députés. Peu après la clôture des deux réunions, le gouvernement de la province du Qinghai a officiellement déposé la candidature de l'antilope tibétaine à la mascotte des Jeux olympiques de 2008 au Comité d'organisation de Beijing et alloué 600 000 yuans comme fonds de promotion.

A la fin de mars 2005, Cega et ses compagnons ont quitté Hoh Xil pour s'adonner pleinement à la campagne de promotion en faveur de la candidature de l'antilope tibétaine à la mascotte des Jeux olympiques. A Beijing, ils ont été impressionnés par l'enthousiasme inattendu des citadins. Les gens ont montré beaucoup d'intérêt pour Hoh Xil. L'antilope tibétaine ne sera certainement pas désignée mascotte des Jeux olympiques de Beijing, mais cela n'est pas le plus important aux yeux de Cega car elle bénéficie déjà du soutien du plus grand nombre sur Internet.