China Radio International
(GMT+08:00) 2005-08-09 11:34:17    
L'éducation élitiste chinoise conduit les enfants à commettre l'irréparable

peopledaily
Zhang Xiuxiu, une fille de 13 ans de la région autonome du Ningxia Hui, dans le Nord-Ouest du pays, s'est suicidée le 10 juillet, après ne pas avoir réussi à intégrer l'école de son choix.

Le père de la petite l'a retrouvée étendue sur le sofa, morte, elle avait ingurgité une bouteille de pesticide.

Xiuxiu n'a pas obtenu de bons résultats à l'examen d'entrée du secondaire, ce qui signifiait que sauf si elle pouvait payer la somme de 100.000 yuans, soit 12.077 dollars, elle ne pourrait pas aller dans une bonne école.

Ces écoles sont les plus réputées, elles ont les meilleurs professeurs et équipements, et sont celles qui permettent d'accéder aux prestigieuses universités du pays.

« Papa et maman, je regrette de ne pas avoir mieux fait à mon examen d'entrée, je ne peux donc pas intégrer l'école de mon choix, à moins de payer une forte somme d'argent. Je sais que vous n'en avez pas les moyens. Il ne me reste plus qu'à mourir, ce qui vous fera économiser l'argent dont j'aurai eu besoin, C'est mon dernier ressort » a écrit la petite fille dans la lettre qu'elle a laissée à ses parents avant de se donner la mort.

« L'élève a été victime du système d'éducation actuel, la compétition pour intégrer un bon lycée est très féroce et met toute la famille sous pression » déclare un professeur de l'école de Xiuxiu qui préfère rester anonyme.

Situation à Shanghai

« La compétition est encore plus sévère à Shanghai » déclare Yang Xiaowei, un expert en matière d'éducation à l'Université normale de l'Est de la Chine.

« C'est une guerre sans armes à feu » dit Zhang Xiang , une Shanghaienne de 34 ans qui travaille dans une société étrangère.

Mme Zhang est un bon stratège, puisqu'elle n'arrivait pas à trouver une bonne école pour son fils de 12 ans, elle a déménagé dans le quartier Pudong. >>>

Raisons historiques

« La Chine a adopté un système d'éducation élitiste le siècle dernier » précise Yang Xiaowei. « Durant les années 50 et 70 lorsque l'économie du pays était encore faible, le gouvernement devait allouer son maigre budget à un nombre restreint d'écoles. La plus grande part de l'argent, des équipements et des ressources scolaires allaient droit aux bonnes écoles ».

Il y a seulement 33 bonnes écoles à Shanghai pour 159.000 lycéens.

« C'est notre rêve à tous d'intégrer de bonnes écoles, mais y entrer reste très difficile » dit Zhang Yue, un élève du secondaire à l'école Tianjiabing de Shanghai.