China Radio International
(GMT+08:00) 2005-08-03 16:17:07    
Eduquer un enfant, c'est pour la vie

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Dans les pays occidentaux, 18 ans représente souvent l'âge où les enfants quittent la maison. S'ils décident de continuer à vivre avec leurs parents, ils versent en échange un loyer ou une somme d'argent pour couvrir leurs besoins.

Les choses sont quelque peu différentes en Chine. Selon les statistiques publiées le 8 juillet par le Centre de recherche de Chine sur le processus du vieillissement, 30% des jeunes adultes vivent encore avec leurs parents. Ils sont nommés les Ken Lao Zu, terme quelque peu péjoratif. Ken veut dire manger, Lao signifie âgé, et Zu représente un groupe d'individus. Cela fait donc référence à un groupe d'individus parasites qui vit sur le dos des personnes âgées. Plus simplement, ce sont des adultes-enfants.

Li Xiaobin a 25 ans, il est fils unique. Il a travaillé comme agent de sécurité d'un quartier résidentiel après avoir quitté l'armée il y a 5 ans. Il a vite démissionné car la paie était vraiment mauvaise. Il a cherché un autre travail, mais rien ne lui convenait. Il a alors vite perdu confiance en ses capacités. Il est actuellement dépendant de ses parents. La vie de M. Li se résume à surfer le Net et à côtoyer des gens qui sont dans la même situation que lui.

Ses parents ne peuvent pas subvenir à ses besoins indéfiniment. Le père affirme « nous serons bientôt à la retraite, notre revenu familial va beaucoup baisser. Notre fils n'a ni travail, ni aucune qualification précise. Plus tard il se mariera et aura un enfant. En tant que retraités nous ne serons pas en mesure de subvenir aux besoins de sa famille.

Un employé de bureau de Shenzhen, M. Huang, a quitté ses parents après avoir obtenu son brevet de fin d'études. Il touche moitié moins que sa mère, ou encore le tiers du salaire de son père.

« Je n'ai pas les moyens d'acheter un appartement, j'ai donc demandé à mes parents de m'aider. Maintenant j'ai un enfant. Même en ajoutant nos deux salaires, nous n'arrivons à rien. Par conséquent, j'ai dû me tourner, encore une fois, vers mes parents pour aide financière ».

Les Ken Lao Zu peuvent être divisés en sept groupes :

-- Diplômés universitaires trop difficiles sur le marché du travail

-- Ceux qui sont épuisés par leur travail, et ont besoin de se reposer

-- Ceux qui fondent leur propre entreprise mais essuient un échec

-- Ceux qui changent souvent de travail

-- Jeunes au chômage qui ne cherchent pas à trouver un nouveau travail

-- Ceux qui n'ont pas de qualification et refusent les jobs manuels, ce sont les plus nombreux

-- Ceux qui gagnent moins que leurs parents

Le professeur Gao Binzhong de l'université de Pékin a affirmé que le phénomène des adultes-enfants pourrait être la conséquence du système d'éducation chinois, qui accorde une très grande place aux examens. Associé à la politique de l'enfant unique, cette situation a pour résultat que les parents ne refusent rien à leur enfant.

Dépendre de ses parents n'est pas seulement l'apanage des citadins, à la campagne aussi on retrouve ce phénomène, quoique pour des raisons différentes.

Quelque 100 millions de ruraux travaillent dans des grandes villes pour essayer de gagner leur vie. Ils sont plus souvent connus sous le nom de « travailleurs migrants ». Parce que le coût de la vie en ville est plus élevé, nombreux travailleurs migrants laissent leur famille derrière eux. Très souvent, ce sont les grands-parents qui s'occupent des enfants.

Même lorsqu'ils travaillent en ville, ces migrants reçoivent un salaire très bas. Ils gagnent à peine de quoi vivre ; l'éducation des enfants incombe souvent aux grands-parents.

Certains sociologues affirment qu'arriver à trouver un emploi est essentiel, si bien que cela constitue une des raisons pour lesquelles les Ken Lao Zu sont de plus en plus nombreux.

Le gouvernement essaie de résoudre ce problème en établissant un système de sécurité sociale complet.

D'un point de vue philosophique, Li Tianguo de l'Institut de recherche des sciences du travail, déclare que le travail est le pont que les gens doivent traverser pour participer à la société.

Toutefois, M. Li ajoute les Ken Lao Zu sont un facteur social déstabilisant.