Dans le contexte actuel de croissance économique stable, la Chine est attentive à l'équilibre de son développement. Nous allons le constater avec l'exemple, aujourd'hui, de la province du Hunan où les autorités locales apportent un soin particulier à la coopération des entreprises. Mais rappelons d'abord les caractéristiques de cette province.
Le fleuve Yangtsé traverse le nord du Hunan. Au sud, on trouve le Guangdong, une province développée. Le Hunan est au carrefour des régions côtières de l'est, de celles de l'ouest et du centre. Elle est dotée des réseaux routiers importants avec cinq lignes ferroviaires et 70 routes nationales et autoroutes. La province dispose en outre de 10.000 km de voies navigables et d'une dizaine de lignes aériennes. Bref, autant de bonnes conditions au développement économique du Hunan.
Depuis toujours, le Hunan est considéré comme une province agricole. Son PIB se classait entre la 10ème et la 20ème place sur la trentaine de provinces chinoises. Mais en terme de montant industriel, de revenus de la vente de produits et de volume global de ses profits, le Hunan se classait après la 20ème place. Pour accélérer son développement, la province s'est donné pour objectif de promouvoir l'industrialisation et l'urbanisation tout en maintenant la production agricole. Voici le gouverneur de la province M. Zhou Bohua : « En tant que province agricole importante et peuplée, il faut s'appuyer sur l'industrialisation pour promouvoir l'urbanisation et l'industrialisation agricole. »
Le premier défi du Hunan a été de moderniser sa structure industrielle démodée. Moins d'un tier des quelque mille entreprises publiques manquent de compétence et de puissance. Ce qui est très défavorable en terme de concurrence et de compétitivité. Le Hunan a donc élaboré un projet basé sur la coopération et la récompense mutuelle entre les entreprises. Prenons l'exemple de Changsha, chef-lieu de la province, où la fusion entre le Groupe Zhonglian et le Groupe Puyuan a été réalisée grâce à ce projet. Ces deux groupes sont spécialisés dans la production mécanique.
Le Groupe Puyuan est une ancienne entreprise de mécanique. Elle est plutôt compétente en la matière, mais ses techniques sont insuffisamment développées. En 2002, ses ventes, essentiellement de grues, ont atteint les 800 millions de yuans. Mais le profit engrangé n'était que de quelques millions de yuans.
Le Groupe Zhonglian, créé par l'Institut de recherche mécanique de Changsha, affiche une bonne compétence en terme de recherche scientifique et technique. En 2002, Zhonglian a enregistré des ventes de 600 millions de yuans, pour un profit de 200 millions de yuans. Pourtant, le groupe Zhonglian rencontre aussi des obstacles à son développement. Les atouts respectifs des deux groupes ont constitué de bonnes bases pour leur fusion. Liu Xiaoming, le maire-adjoint de Changsha a dit : « Ces deux entreprises disposent chacune d'atouts et de points faibles. Après leur fusion, elles peuvent se récompenser et aboutir à de bons résultats. »
Le maire-adjoint Liu a reconnu auprès de notre journaliste que des divergences sont apparues lors de cette fusion. Des divergences sur le nom de la nouvelle entreprise et les répercussions pour les employés. Il aura fallu un an de négociations pour qu'en 2003, le groupe Zhonglian formule un projet de fusion acceptable pour les deux parties. Selon ce projet, après la fusion, les deux groupes conservent leurs noms de groupe et de marques et les employés de Puyuan seront recrutés à nouveau.
La fusion de ces deux groupes a été un événement important dans la réorganisation de l'industrie mécanique de Chine. Après la fusion, Puyuan a obtenu une assistance technique et financière de la part de Zhonglian. Et en 2004, Puyuan a pu réaliser un profit équivalent au total de ses profits des 15 dernières années. Quant à Zhonglian, il a amélioré ses compétences dans la production et a réalisé un profit de 4,5 milliards de yuans. Bref, un vrai rapport gagnant-gagnant...
En plus des cette fusion exemplaire, le Hunan a réussi à attirer des investissements étrangers et à favoriser la coopération entre ses entreprises et des multinationales.
C'est le cas de la CNAIC Changdian, une entreprise réputée en Chine pour ses pièces détachées d'automobile. Elle dispose de salles d'expérimentation pour le contrôle des moteurs et de générateurs. Zhang Guocai, le PDG de l'entreprise, a expliqué qu'une coopération avec l'entreprise étrangère Bosch a été lancée pour faire pleinement rayonner les atouts de Changdian.
D'ici à 2010, la fourniture de pièces détachées à Bosch devrait rapporter 1,2 milliard de yuans à l'entreprise chinoise. M. Zhang a déclaré : « Nous avons introduit des techniques de Bosch dans nos process. Si Bosch était resté notre concurrent, nous aurions eu du mal à le rattraper. Mais maintenant, il est notre partenaire. Bosch souhaite trouver des partenaires chinois pour fournir ses filiales du monde entier. Cela nous est favorable pour renforcer notre compétitivité sur le marché. »
Les services administratifs du Hunan ont joué un rôle important dans cette coopération entre Changdian et Bosch. Grâce à quoi, Changdian a pu introduire dans sa production des techniques d'avant-garde fournies par Bosch. Le gouverneur du Hunan Zhou Bohua a déclaré : « L'intérêt de n'importe quel investisseur, c'est la rentabilité. C'est une condition fondamentale. Nous avons donc présenté des entreprises connues de notre province pour se donner plus de chances d'attirer les investisseurs étrangers. C'est une vraie réforme dans notre coopération avec l'étranger. »
D'après le gouverneur Zhou, en 2010, le Hunan améliorera sa capacité d'innovation technique. La structure obsolète des industries légère, textile et chimique va être optimisée. Et les prévisions de production industrielle des hautes et nouvelles technologies dépassera une valeur de 140 milliards de yuans. Grâce à cet ensemble de mesures et de projets, le Hunan est voué à devenir une province économique puissante, notamment sur le plan industriel.
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